La Syrie dans un nouveau tourbillon d’instabilité

Hong Van
Chia sẻ
(VOVWORLD) - Fin 2017, quand les forces de l’Etat islamique ont été chassées hors de Syrie, la population syrienne a vraiment cru que l’occasion était venue de rebâtir une vie nouvelle. Tel n’a pas été le cas et la Syrie est toujours en proie à l’instabilité. Ces jours-ci, suite à la prétendue attaque chimique menée à Douma, tous les regards sont tournés vers le pays qui risque d’être à nouveau aspirée dans un tourbillon de souffrance. L’an dernier, pour une raison similaire, les Etats-Unis avaient tiré des dizaines de missiles Tomahawk vers ce pays.

Après l’échec des efforts de médiation, fin de la semaine dernière, les forces gouvernementales syriennes ont débarqué à Douma, une ville située dans la Ghouta orientale, près de Damas, contrôlée par les rebelles. Les combats ont fait des dizaines de morts chez les civils dont certains avaient des problèmes respiratoires pour avoir inspiré des gaz toxiques. L’affaire a immédiatement été traduite au Conseil de sécurité de l’ONU et a provoqué une polémique entre la Russie et les Etats-Unis, Washington ayant même évoqué des représailles contre le régime de Damas, avec ou sans l’appui de l’ONU.

Pourquoi Douma?

Douma est l’un des derniers bastions tenus par les rebelles dans la Ghouta orientale. Depuis six ans, ils mènent des attaques contre la capitale depuis Douma. S’emparer de la Ghouta orientale était donc une prise décisive qui a permis de changer la conjoncture sur les fronts syriens depuis l’éclatement de la guerre civile en 2011. La victoire du régime de Damas et de son alliée, la Russie, fait pâlir les Etats-Unis et leurs alliés.

La prétendue attaque chimique de Douma a éclaté juste au moment où les rebelles ont perdu Douma. Le régime du président Bashar al-Assad et la Russie ont affirmé qu’il s’agissait d’un “plan mis en scène bien avant” pour détourner l’attention des campagnes anti-terroristes en Syrie.

Evidemment, les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux réfutent cet argument. Donald Trump rejette la faute sur la Russie et l’Iran pour avoir soutenu le régime syrien, accusé d’avoir mené cette attaque présumée. Washington a évoqué des représailles contre le régime de Damas, avec ou sans l’appui de l’ONU. Le destroyer USS Donald Cook, avec à son bord des dizaines de Tomahawk, a été immédiatement envoyé vers le port syrien de Tartus. Un autre destroyer, USS Porter, pourrait être y envoyé dans quelques jours.

Lors de la session extraordinaire de l’ONU, tenue mardi, la Russie a affirmé qu’il n’y avait aucune trace d’attaque chimique. Moscou a invité les représentants de l’ONU à se rendre sur place pour vérifier, tout en avertissant des conséquences d’une éventuelle attaque contre la Syrie. Washington fait la sourde oreille à tout argument russe, accusant le régime de Bashar al-Assad et la Russie.

Pendant ce temps, les forces de la DCA russe en Syrie se tiennent prêtes à intervenir.

De nombreux calculs

Depuis longtemps, on sait que les Etats-Unis souhaitent étendre leurs influences dans la région, exploiter les ressources naturelles du pays et renverser le régime de Bashar al-Assad pour créer un nouveau gouvernement qui ne serait pas affilié à la Russie. L’un de leurs arguments habituels consiste à accuser le gouvernement syrien de mener des attaques chimiques.

On sait que les Etats-Unis souhaitent aussi concurrencer la Russie dans la région. Il est donc aisé de comprendre que les présentes tensions en Syrie ont été montées en puissance par la seule volonté des Etats-Unis et des pays occidentaux alors que la lutte anti-terroriste en Syrie touche à sa fin et qu’il existe de nouveaux espoirs au processus de négociation entre le gouvernement et les rebelles. L’accusation par les Etats-Unis de cette prétendue attaque chimique ne fait qu’affirmer qu’ils ont perdu leur position au Proche-Orient et cherchent à la récupérer.

Quel que soit le calcul de Washington, sa menace de représailles a fait monter d’un cran les tensions en Syrie.

Commentaires