Le 11e colloque sur la mer Orientale à Hanoï. Photo: chinhphu.vn |
Signataire de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer de 1982, le Vietnam prône la résolution des différends en mer Orientale par le dialogue et le respect du droit international.
Les agissements chinois et réaction vietnamienne
Bafouant ouvertement les dispositions de la convention de l’ONU sur le droit de la mer de 1982 et la déclaration sur les conduites des parties en mer Orientale dont elle est pourtant signataire, la Chine tente, par tous les moyens, de s’accaparer la mer Orientale, l’une des voies maritimes les plus stratégiques au monde. Depuis le mois de juillet dernier, au mépris le plus total du droit international, des bateaux chinois prospectent dans la zone économique exclusive du Vietnam.
A plusieurs reprises et par notes diplomatiques, le Vietnam a exigé que la Chine retire immédiatement sa flotte des eaux vietnamiennes et se conforme à la réglementation en vigueur.
Les conflits en mer Orientale ne sont pas seulement des contentieux de souveraineté et de ressources naturelles entre les pays riverains. Cette mer est un carrefour maritime stratégique où les États côtiers et les grandes puissances partagent des intérêts politiques et économiques. Le maintien de la sécurité, la protection de l’environnement et l’exploitation responsable des ressources maritimes dans cette région constitue une responsabilité commune et des enjeux hautement stratégique.
Réaction internationale
La position pacifiste du Vietnam est largement soutenue par les politiciens, juristes et experts. Lors du 11e colloque sur la mer Orientale organisé la semaine dernière à Hanoï, Bill Hayton, responsable du programme d’Asie-Pacifique à la Chatham House (Institut royal des Affaires internationales du Royaume-Uni), a affirmé :
« Depuis trois mois, la souveraineté vietnamienne a été violée à plusieurs reprises par la Chine. En dépit de cette situation, Hanoi persiste à prôner une position non violente et pacifique. Le Vietnam a gagné le soutien politique de la communauté internationale mais nous attendons des réactions plus fortes».
Stanley Weeks, expert de la Science applications international corporation, une entreprise américaine spécialisée dans la défense a déclaré :
« Le Vietnam est soutenu par les États côtiers mais aussi par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Inde et les États-Unis pour lesquels la navigation maritime joue un rôle vital dans leur développement. Il serait bon que ces pays critiquent les agissements chinois de manière plus virulente. Les pays membres de l’ASEAN, doivent comprendre que la stabilité en mer Orientale est essentielle pour la prospérité de la région et que chacun d’entre eux doit se sentir concerné par la situation à laquelle le Vietnam est confronté. Ils doivent parler d’une même voix sur cette question. »
Tomotaka Shoji, chercheur de l’Institut d’études sur la défense du Japon, a souligné :
« Le Vietnam doit renforcer sa capacité de défense maritime et intensifier ses relations avec les pays comme les États-Unis, l’Inde et le Japon. Le Japon soutient totalement la position du Vietnam en mer Orientale. »
Si le soutien de la communauté internationale est utile pour désamorcer les tensions en mer Orientale, la reprise des négociations entre l’ASEAN et la Chine pour parvenir à la signature d’un Code de conduite en mer Orientale est indispensable pour réglementer les droits et obligations de chaque pays dans cette zone maritime hautement convoitée.