IA: l’ONU appelle à une régulation internationale

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Saisir les enjeux de l’intelligence artificielle (IA) et en mesurer les risques. Telle est la mission que s’est fixée le Conseil de sécurité de l’ONU ce mardi 18 juillet. L’institution onusienne a abordé ce sujet pour la première fois lors d’un débat multilatéral et a fait intervenir plusieurs experts ainsi que le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.

IA: l’ONU appelle à une régulation internationale - ảnh 1Photo d'illustration: vietnamplus.vn

Aujourd’hui, l’IA fait partie intégrante de notre vie. De la reconnaissance faciale jusqu’aux assistants virtuels intégrés dans les smartphones, en passant par les suggestions intelligentes de contenu qui se basent sur nos historiques de recherches, les véhicules autonomes ou encore les robots réceptionnistes… Ce sont des outils qui utilisent l’IA.

Les menaces potentielles pour la paix et la sécurité internationales

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre les risques de l’IA pour la paix et la sécurité mondiales, appelant à mettre en place des garde-fous de façon urgente contre une technologie sans précédent. Si l’IA peut aider à identifier les schémas de violence ou surveiller les cessez-le-feu, à éradiquer la pauvreté, chasser la faim et stimuler l’action climatique, les applications militaires et non militaires de l’IA pourraient avoir de graves conséquences sur la paix et la sécurité mondiales, a-t-il expliqué. En effet, l’utilisation malveillante de systèmes d’IA à des fins terroristes, criminelles ou étatiques pourrait causer de nombreux dégâts matériels et humains, mais aussi des dommages psychologiques profonds à une échelle inimaginable, a souligné M. Guterres… 

Le secrétaire général de l’ONU a donc appelé à la conclusion, d’ici à 2026, de négociations sur un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les systèmes d’armes autonomes létaux qui fonctionnent sans contrôle ou surveillance humaine et qui ne peuvent être utilisés dans le respect du droit international humanitaire. Il a aussi insisté sur l’urgence de créer une nouvelle entité onusienne pour soutenir les efforts collectifs visant à régir cette technologie, en s’inspirant de modèles tels que l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Organisation de l’aviation civile internationale ou le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

IA: l’ONU appelle à une régulation internationale - ảnh 2Le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly. Photo: AVI

De son côté, le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, qui présidait cette réunion, a déclaré que le développement sans frontières de l’IA changerait tous les aspects de la vie humaine. Cette technologie pourra renforcer ou perturber la stabilité stratégique mondiale. La communauté internationale devra évaluer les menaces existentielles de l’IA et trouver des mesures susceptibles d’atténuer leurs conséquences via des actions coordonnées, a-t-il insisté.

L’ambassadeur de Chine auprès de l’ONU, Zhang Jun, a décrit l’IA comme étant «un couteau à double tranchant». Pékin soutient la création d’une entité chargée de la coordination des principes d’usage de l’IA, a-t-il affirmé.

L’ambassadeur adjoint des États-Unis, Jeffrey DeLaurentis, a plaidé pour une coopération étroite entre les gouvernements afin d’administrer efficacement l’IA comme les autres nouvelles technologies, de résoudre les questions liées aux droits de l’homme et de relever les défis sécuritaires.

Les actions des gouvernements

Inquiets par les menaces potentielles de l’IA, de nombreux pays ont mis en place des dispositifs de contrôle. Le Parlement européen a approuvé le 14 juin dernier un premier accord au projet européen de régulation de cette technologie. En effet, l’Union européenne veut être la première organisation au monde à se doter d’un cadre juridique complet pour limiter les dérives de l’IA, tout en sécurisant l’innovation. Parmi les obligations: prévoir un contrôle humain sur la machine, l’établissement d’une documentation technique, ou encore la mise en place d’un système de gestion du risque. Leur respect sera contrôlé par des autorités de surveillance dans chaque pays membre. Les négociations ont commencé avec les États membres dans le but de finaliser la législation avant la fin de l’année.

Lors de sa visite aux États-Unis en juin dernier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a dévoilé son projet de tenir un sommet sur l’IA à la fin de l’année pour discuter de l’un des plus grands enjeux du 21e siècle.

En juin même, des sénateurs américains ont proposé deux projets de loi sur la régulation de cette technologie. L’un des deux textes oblige les organes publics à notifier aux citoyens les cas d’utilisation de l’IA et autorise les habitants à porter plainte contre les décisions prises par l’IA. L’autre propose de créer une agence d’analyse permettant d’assurer le leadership mondial des États-Unis dans la course à cette technologie.

De son côté, la Chine a publié, le 13 juillet dernier, une mesure temporaire sur l’administration des services d’IA générative, un type de système capable de générer du texte, des images, des sons ou des codes...

Même les entreprises informatiques ont mis en garde contre les menaces de l’IA si elle est utilisée à des fins malveillantes, et ont appelé à un encadrement officiel. Il ne faut pas négliger les avantages révolutionnaires de l’IA. Cependant, il est nécessaire de veiller à ce que cette technologie ne porte pas préjudice à l’Homme.

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