Une séance de travail au Parlement israélien. Photo: VNA

Quelque 6,3 millions d’Israéliens votaient ce mardi  lors des législatives opposant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis une décennie, à l’ancien chef de l’armée Benny Gantz, cinq mois après un premier duel sans issue. En avril dernier, le Likoud de Netanyahu et la formation centriste Kahol Lavan, Bleu-blanc de Gantz avaient chacun obtenu 35 sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement. Le président israélien Reuven Rivlin avait mandaté Benjamin Netanyahu pour former un gouvernement de coalition. Mais incapable d’y parvenir, il avait dissous le Parlement et provoqué un nouveau scrutin.

Encore des anciennes tactiques…

A la veille de ce scrutin, Benjamin Netanyahu a rendu la situation plus tendue avec une série de déclarations. Il a promis le 10 septembre d'annexer « immédiatement » la vallée du Jourdain, région stratégique de la Cisjordanie occupée, s'il était réélu aux législatives du 17 septembre. Il avait déclaré auparavant que Téhéran développait des armes nucléaires sur un site secret. Ses propos interviennent dans un contexte très tendu entre les États-Unis et l’Iran et n’ont pour seul but que de réaffirmer sa relation d’allié avec Washington. Quelques jours avant le scrutin, il avait serré la main du président russe Vladimir Poutine lors d'une réunion à Sotchi, en Russie. Benjamin Netanyahu cherche de surcroît à accélérer la signature d’un traité de défense mutuelle entre les États-Unis et Israël, qui cimenterait l'alliance exceptionnelle entre les deux pays.

Toutes ces actions n’ont pas surpris les observateurs qui ont noté le même comportement de Netanyahu lors du premier scrutin en avril dernier.  A la veille de ces élections-là, il avait invité le président américain Donald Trump à reconnaître la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan, territoire syrien conquis en 1967 et annexé en 1981. Et si à une semaine avant le scrutin d’avril, Netanyahu avait effectué une visite à Washington, cette fois-ci, il s’est rendu à Moscou pour resserrer les liens avec le président russe Vladimir Poutine.

 Le Moyen-Orient toujours instable

Les tactiques et jeux politiques déployés par Benjamin Netanyahu pour séduire les électeurs pourraient l’aider à remporter la victoire face à son adversaire de la formation centriste Bleu-blanc. Mais si tel était le cas, l’espoir d'une solution «à deux États» pour résoudre le conflit israélo-palestinien serait mis à néant et le risque d’enflammer la région accru. La déclaration de Benjamin Netanyahu sur l’annexion de la vallée du Jourdain a suscité les plus vives inquiétudes de la communauté internationale.

Les agissements du Premier ministre israélien vont à l’encontre des résolutions, des traités internationaux et du droit international et pourraient galvaniser à nouveau une vague antisémite non seulement dans les territoires palestiniens mais aussi dans toute la région du Moyen-Orient, ainsi que dans les communautés musulmanes et arabes.