Du moment où les Etats-Unis se sont retirés de
l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) à la signature du CPTPP au Chili,
il s’est passé un événement majeur au Vietnam, et plus précisément à Danang.
C’était lors de la conférence ministérielle du TPP en novembre 2017, au cours
de laquelle les ministres ont abouti à un consensus. Le Vietnam y aura
contribué pour beaucoup.
Une intégration active et profonde…
Le CPTPP est un accord de libre-échange dit
«de nouvelle génération» impliquant plusieurs pays développés. D’autres, y
compris les Etats-Unis, ont fait part leur intérêt. Le Vietnam, lui, en a été
l’un des pays fondateurs. Il a participé à l’élaboration de cet accord en
faisant preuve d’indépendance et de souveraineté, que ce soit sur le plan
politique ou sur le plan économique, nous affirme le ministre de l’Industrie et
du Commerce Tran Tuan Anh.
«La mondialisation évolue de manière
complexe», nous dit-il. «Certes, la libéralisation
et la facilitation du commerce demeurent la tendance principale, mais ça et là
sont apparus des signes manifestes de protectionnisme, de populisme et
d’isolationnisme. Pour notre part, nous appliquons avec conséquence la
stratégie du Parti et de l’Etat qui prône une intégration internationale vaste
et profonde.»
… qui a atteint un niveau supérieur
En participant à l’élaboration et à la
conclusion du CPTPP, le Vietnam a atteint un niveau supérieur dans son
processus d’intégration internationale. Selon Tran Tuan Anh, avec cet accord,
le pays a fait d’une pierre plusieurs coups.
«Sur le plan de la politique extérieure,
nous avons rehaussé notre position au sein des forums multilatéraux, régionaux
et internationaux», estime-t-il. «Sur le plan
institutionnel, le CPTPP devrait favoriser, chez nous, l’édification d’un Etat
de droit et d’une économie dont la compétitivité, sans cesse améliorée, est
basée sur la transparence et la facilitation des activités commerciales suivant
les principes d’une économie de marché.»
En tant que co-fondateur du CPTPP, le Vietnam
aura son mot à dire chaque fois qu’un nouveau pays souhaite adhérer à cet
accord. Il aura le droit de poser ses conditions et de chercher à maximiser ses
intérêts. Les filières économiques qui profiteront le plus du CPTPP sont
d’ailleurs des filières essentielles pour notre pays dans la période de
développement actuelle. Il s’agit de l’industrie textile, du cuir et des
chaussures, ou encore de la transformation des produits aquatiques et
agricoles.
Des avantages à valoriser le plus tôt
possible
Tous les pays signataires aspirent à ce que le
CPTPP puisse entrer en vigueur dès la fin de cette année ou au plus tard, au
début de 2019. Tous s’accordent à dire que cet accord permettra à chaque pays
d’accélérer ses réformes et qu’il apportera des bénéfices aux entreprises comme
aux habitants. Le Vietnam fera le nécessaire pour que le CPTPP puisse se
réaliser dans les meilleurs délais, promet son ministre de l’Industrie et le
Commerce.
«Après la signature du CPTPP, notre
ministère va élaborer un plan d’action qui sera ensuite soumis à l’Assemblée
nationale. Ce qui fait qu’après la ratification de l’accord par l’Assemblée
nationale, le gouvernement pourra rapidement promulguer ce plan d’action qui
précise les tâches à accomplir en vue d’une application efficace du CPTPP. La
première tâche consiste à adapter notre arsenal juridique à nos nouveaux
engagements en termes d’intégration internationale»,
nous explique-t-il.
Une vaste campagne d’information sera par
ailleurs organisée, de façon à expliquer à tous ceux susceptibles d’être
concernés par l’accord ce qu’il faudra faire pour s’y adapter.