Le président sud-coréen Moon Jae-in (à droite) - Photo Yonhap / TTXVN
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Le Covid-19 et le confinement de plus d’un milliard de personnes qu'il a entraîné ont presque anéanti l'économie mondiale, au point que les économistes s'attendent à la récession la plus violente de l'histoire moderne.
Des plans d’aide historiques…
Le Sénat américain a approuvé mercredi 25 mars à l’unanimité un plan “historique” de 2.000 milliards de dollars pour soutenir la première économie mondiale, asphyxiée par la pandémie de Covid-19 qui y a déjà fait plus de 1.000 morts. Soutenu par le président Donald Trump, ce plan comprend l’envoi d’aides directes aux Américains, allant jusqu’à 1.200 dollars par adulte et 500 par enfant, pour les ménages gagnant moins de 150.000 dollars par an. Les indemnités chômage ont également été notablement renforcées et les travailleurs indépendants pourront en bénéficier. Le texte inclut 500 milliards de prêts et d’aides pour les entreprises et secteurs clé, mais aussi 100 milliards de dollars pour les hôpitaux, débordés par l’épidémie.
Auparavant, la Réserve fédérale des États-Unis avait évoqué la possibilité de mobiliser 4.000 milliards de dollars en liquidités pour venir en aide aux entreprises américaines.
Des plans de soutien massifs ont également été adoptés par les grandes économies de l’Union européenne. La Commission européenne a annoncé le 21 mars avoir approuvé les trois régimes d'aides publiques que la France prévoit pour soutenir son économie. Cet ensemble de mesures devrait permettre de mobiliser 300 milliards d'euros pour garantir le maintien de la solvabilité des entreprises. Deux de ces mesures devraient notamment permettre à la banque publique d'investissement Bpifrance d'apporter des garanties sur les prêts d'entreprises et les lignes de crédit, pour les sociétés employant jusqu'à 5.000 salariés. La troisième mesure prévoit des garanties d'État aux banques sur les portefeuilles de nouveaux prêts pour tout type de société.
L'Allemagne, la première économie européenne a quant à elle prévu un plan de 750 milliards d'euros pour contrer l'impact économique de la crise liée au coronavirus.
En Espagne, le chef du gouvernement, Pedro Sánchez, a annoncé mardi la mobilisation de 200 milliards d'euros, soit près de 20% du PIB, pour lutter contre les répercussions économiques de l'épidémie de coronavirus. De son côté, le Royaume-Uni va mobiliser 330 milliards de livres de prêts d’urgence (400 milliards de dollars) pour ses entreprises.
En Asie, la République de Corée a doublé mardi 24 mars un plan d’aide initialement prévu à 50.000 milliards de wons (40 milliards de dollars) qui s’élève désormais à 100.000 milliards de wons (80 milliards de dollars) pour sauver les entreprises touchées par le Covid-19 et mettre un plancher sous le crash des marchés boursiers et obligataires.
Lundi 23 mars, le Premier ministre japonais Abe Shinzo a annoncé un net renforcement des aides financiers de l’État pour soutenir en urgence l’économie face à l’épidémie de coronavirus, notamment les petites et moyennes.
L'enveloppe totale d'un dispositif de prêts de l'État aux entreprises va être portée à 1.600 milliards de yens (13,4 milliards d'euros), contre un montant initial de 500 milliards de yens annoncés.
…Pour contenir une récession sans précédent
La pandémie de Covid-19 va provoquer une récession économique mondiale en 2020 qui pourrait être plus forte que celle observée lors de la crise financière de 2008-2009, mais l'activité économique mondiale devrait rebondir en 2021, a déclaré lundi la directrice générale Kristalina Georgieva du Fonds monétaire international.
Les économies du groupe des vingt pays les plus industrialisés (G20) devraient être dans l'ensemble en récession cette année, a indiqué mercredi l'agence de notation financière Moody's. Réunis, ces pays devraient subir une contraction de 0,5% de leur Produit intérieur brut (PIB), dont -1,4% pour la France. Aux États-Unis, elle sera de -2% et dans la zone euro de -2,2%.
L'ampleur du choc déprendra des remèdes insufflés par les gouvernements, banques centrales et institutions internationales, et de la durée de la crise sanitaire.