L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura (centre) - Photo AFP/TTXVN
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Alors
que les pourparlers entre les autorités syriennes et l’opposition se sont
terminés sur un échec à Vienne le 25 janvier dernier, Sotchi est l’hôte ce
mardi d'une importante réunion sur l’avenir de Syrie. Plus de 1600 participants
sont attendus dans la ville balnéaire russe. Le président russe Vladimir
Poutine avait en effet souhaité rassembler autour de la table des
négociations «des délégués de divers partis politiques, de l'opposition
syrienne interne et externe ainsi que des groupes ethniques et confessionnels».
A la recherche d’une
entente
A
la différence des autres formats de négociations sur la question
syrienne : Astana et Genève réunissent des représentants de l'opposition
et du gouvernement, le congrès de Sotchi fait venir des représentants de toutes
les strates de la société syrienne. Les
discussions doivent porter sur la mise en place d'une commission chargée
de l'élaboration de la nouvelle constitution syrienne, sur la reconstruction de
la Syrie avec l’aide de la communauté internationale et sur la mise en oeuvre
de la résolution 2254 de l’ONU qui prévoit l’adoption d’une nouvelle
Constitution et l’organisation d’élections libres dans un environnement
neutralisé.
Le rendez-vous de Sotchi a reçu le soutien appuyé de
l'ONU qui le considère comme une contribution importante à un processus de négociations
intersyriennes relancé sous les auspices des Nations Unies à Genève. L'envoyé
spécial pour la Syrie Staffan de Mistura participe à la réunion.
Des obstacles
Or,
ni les Kurdes de Syrie, visés depuis le 20 janvier par une offensive de
l’armée turque à Afrine, ni les mouvements d’opposition au régime syrien
ne devraient y participer. En effet, le Comité des négociations syriennes
(CNS), qui rassemble plusieurs groupes d'opposition au gouvernement syrien, a
décidé de boycotter la réunion de Sotchi quelques jours avant son ouverture.
« Le régime mise sur une solution militaire, il ne montre pas de volonté
d’engager une négociation politique sérieuse », a justifié Nasr
Hariri, négociateur en chef de l’opposition syrienne. Puis, ce fut le tour des
Kurdes syriens. « La Turquie et
la Russie sont les garants de Sotchi et ces deux pays se sont mis
d’accord sur Afrine, ce qui contredit le principe même de dialogue politique »,
a déclaré une responsable du mouvement kurde syrien PYD, combattu par Ankara.
Une
attitude de défiance adoptée également par la France qui, par la voix du
porte-parole du Quai d’Orsay, a fait savoir qu’elle ne participerait pas «aux
travaux qui y seront menés». De son côté, le ministre français des Affaires
étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé lundi que la réunion ne permettra pas
une «avancée» en raison, selon lui, du refus des autorités syriennes de
négocier à Vienne.
Le
conflit armé en Syrie a commencé en mars 2011. D'après l'ONU, il a coûté la vie
à plus de 220.000 personnes. Mais le chemin vers la paix à laquelle aspirent
les Syriens est encore très long.