Comment labelliser les produits agricoles vietnamiens pour faire augmenter leur valeur ajoutée?

Bá Toàn et Vinh Phong
Chia sẻ

(VOVWORLD) - Si les produits agricoles vietnamiens sont très plébiscités sur le marché international, leur valeur ajoutée n’est pas à la hauteur, faute, sans doute, d’un label fort. Pour y remédier, les collectivités vietnamiennes vont devoir investir massivement dans la labellisation des produits.

Comment labelliser les produits agricoles vietnamiens pour faire augmenter leur valeur ajoutée? - ảnh 1Photo d'illustration: special.vietnamplus.vn

Avec un chiffre d’affaires annuel de 49 milliards de dollars, les produits agroalimentaires, notamment les légumes, représentent une bonne part des produits destinés à l’exportation. Cependant, 80% des produits exportés, dont les marchandises de qualité, telles que le riz ST25, le café, la noix de cajou, le litchi, la noix de coco, la mangue ou encore le fruit du dragon, ne portent ni logo, ni marque commerciale. C’est ce qui empêche les consommateurs internationaux d’identifier les produits en provenance du Vietnam.

Parmi les 124 entreprises qui transforment et commercialisent les produits agroalimentaires, seules 20 répondent aux critères d’une marque nationale, a déploré Huynh Thanh Su, le directeur adjoint du service de l’Industrie et du Commerce de Cân Tho. «Nous ne disposons pas de budget consacré aux projets de labellisation des produits destinés à l’exportation. Il faudrait s’adjoindre la participation des entreprises et des agriculteurs», nous fait-il remarquer. 

Selon le professeur Vo Tòng Xuân, l’État doit jouer un rôle prépondérant dans le développement des marques agroalimentaires vietnamiennes. «Si l’État veut établir de grandes marques nationales, il doit solliciter les entreprises exportatrices les plus prestigieuses. Il est également indispensable d’aider les agriculteurs à préparer les zones d’exploitation répondant aux normes d’exportation internationales, et de les mettre en lien avec les entreprises exportatrices», recommande-t-il.

Dang Van Thành, le président de TTC Group, nous fait, quant à lui, remarquer qu’avant de créer une marque commerciale, les entreprises doivent comprendre parfaitement les caractéristiques de chaque produit, ainsi que les conditions pédologiques et météorologiques des zones de matières premières, celles qui décident la qualité et la productivité des marchandises.  

«L’État doit aider les entreprises et les agriculteurs à comprendre les intérêts des accords de libre-échange dont le Vietnam est signataire. Cette démarche vise à les encourager à s’impliquer dans des projets de création de marques nationales. Les représentations commerciales du Vietnam à l’étranger doivent les aider à effectuer des études de marché pour comprendre les besoins internationaux. Elles ont aussi pour mission de faire de la promotion commerciale pour renforcer la présence des produits vietnamiens sur les rayons étrangers», nous explique-t-il. 

La création de marque commerciale et la labellisation des produits agroalimentaires deviennent une nécessité, maintenant que le Vietnam est en mesure de faire son entrée dans les marchés les plus exigeants, tels que le Japon, les États-Unis ou encore l’Union européenne.

Commentaires