(VOVworld) - Les habitants de Danang protestent vivement contre la mise en service, par la Chine, de la plate-forme de forage Haiyang 981 dans le bloc pétrolier 143, situé sur le plateau continental du Vietnam, le 1er mai 2014. Selon Bui Van Tieng, le président de l’association des historiens de la ville de Danang, c’est un acte illégal :
L’emplacement où la Chine a installé sa plate-forme de forage est à proximité de l’île de Ly Son, c'est-à-dire en territoire vietnamien, plus précisément dans le district de Hoang Sa, qui est rattaché à la ville de Danang. C’est une réalité historique incontestable. Il est parfaitement clair qu’en agissant ainsi, la Chine a porté atteinte à la souveraineté vietnamienne.
Même son de cloche du côté de Le Van Ky, de la province de Quang Ngai, capitaine d’un bateau de pêche.
C’est une zone de pêche qui nous appartient depuis toujours. C’est scandaleux, de la part des Chinois, d’agir de la sorte. Je proteste énergiquement !
L’opinion internationale proteste, elle aussi, contre les agissements de la Chine en mer Orientale. Lors d’une conférence de presse tenue mardi, la porte-parole du département d’État américain Jen Psaki a parlé d’acte « provocateur », en évoquant l’installation de cette plate-forme chinoise dans des zones disputées en mer Orientale. Jen Psaki :
La porte-parole du département d’État américain Jen Psaki
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Ces actes provocateurs et ces menaces dans des zones sensibles nous remplissent d’inquiétude. Nous appelons les parties concernées à faire preuve de retenue et à régler les litiges par voie diplomatique, conformément au droit international.
Jen Parski a également précisé quel était le point de vue des Etats-Unis sur la ligne en « langue de bœuf » revendiquée par les Chinois.
Conformément au droit international, le Vietnam revendique une zone économique exclusive de 200 lieues marines en suivant son littoral. Malheureusement, la Chine lui conteste ce droit. En attendant que la situation s’éclaircisse, il vaudrait mieux qu’elle s’abstienne de toute provocation.
Le sénateur américain John McCain a également dénoncé mercredi cette récente décision de la Chine de se lancer dans des opérations de forage pétrolier au large du Vietnam, appelant Pékin à prendre des mesures immédiates pour désamorcer les tensions en Mer Orientale. « Le fait que les Chinois aient décidé de se lancer dans ces opérations de forage pétrolier au large du Vietnam en déployant toute une escadre en renfort ne peut en effet qu’exacerber les tensions en mer Orientale, d’autant plus que les navires chinois ont ordre d’arraisonner tout bâtiment vietnamien venant à leur rencontre. » a-t-il précisé.
Le sénateur américain John McCain
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Le 7 mai, enfin, Andrew Billo, chercheur sur l’Asie du Sud-Est auprès de l’Association « ASIA Society » dont le siège se trouve à New York a déclaré qu’en agissant comme elle le faisait, la Chine violait la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, mais aussi la déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale, dont elle est signataire, tout comme le Vietnam.
Pour les chercheurs italiens, la Chine a, d’une manière intentionnelle, provoqué des tensions en mer Orientale, menaçant la paix, la stabilité et la sécurité de navigation maritime dans la région. Ils estiment donc qu'en tant que membre du G7, l’Italie doit jouer un rôle plus important dans le règlement des conflits en mer Orientale, conformément au droit international.
De son côté, le quotidien singapourien « Straits Times » a rapporté, en citant les chercheurs singapouriens que ces agissements chinois constituaient une escalade dangereuse dans la région./.