Vive passion des collectionneurs d'antiquités de Thang Long

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(VOVworld)Les antiquités comportent souvent une dimension spirituelle. On ne peut pas les traiter comme de vulgaires objets. Un collectionneur digne de ce nom devrait toujours être capable d’en apprécier la valeur historico-culturelle.” Ainsi s’exprime Đào Phan Long, le président de l’association des collectionneurs d’antiquités de Thăng Long. Pour lui comme pour beaucoup d’autres, collectionner, c’est une manière noble de participer à ce que Malraux   avait parfaitement su définir en parlant de “transformer le destin en conscience”.

 “Les antiquités comportent souvent une dimension spirituelle. On ne peut pas les traiter comme de vulgaires objets. Un collectionneur digne de ce nom devrait toujours être capable d’en apprécier la valeur historico-culturelle.” Ainsi s’exprime Đào Phan Long, le président de l’association des collectionneurs d’antiquités de Thăng Long. Pour lui comme pour beaucoup d’autres, collectionner, c’est une manière noble de participer à ce que Malraux   avait parfaitement su définir en parlant de “transformer le destin en conscience”. 

Dans le milieu des collectionneurs d’antiquités de Hanoi, qui ne connaît pas Phan Đình Nhân, le fondateur de l’association des collectionneurs d’antiquités de Thăng Long? Et qui ne connaît non plus sa villa coloniale, qui passe pour être une sorte de musée privé dans lequel on peut admirer des objets recueillis patiemment au cours de ces 30 dernières années? Sa collection comprend des centaines de pièces, les plus anciennes datant de la dynastie des Ly-ce qui nous ramène tout de même au 11ème ou au 12ème siècle, les plus récentes, de la dynastie des Nguyên, du 19ème siècle, donc. Ces antiquités sont classées et répertoriées par thèmes: les études, la production, le travail, la cuisine, les croyances… Les objets les plus précieux font bien sûr l’objet d’une attention toute particulière. Phan Đình Nhân possède notamment des instruments didactiques dont se servaient les lettrés sous la dynastie des Ly: de quoi susciter les convoitises de plus d’un conservateur!... Comment, en effet, ne pas être fasciné par la puissance d’évocation qui se dégage de tous ces pinceaux, ces encriers, ces rouleaux de papier? Comment résister à l’attrait qu’exercent ces coiffes de mandarins, ces boîtes cylindriques contenant des édits royaux et ces sceaux? Tous ces objets nous renseignent aussi bien, sinon mieux, qu’une conférence sur ce qu’étaient les traditions du passé.

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Du propre aveu de Phan Đình Nhân, les collectionneurs d’antiquités ont dû opérer une mutation. Auparavant, ils vivaient en cercle fermé, ne dévoilant leurs trésors qu’en petit comité, presque en catimini. Mais la loi sur le patrimoine culturel promulguée en 2001 les a obligé à se remettre en question et à admettre qu’ils se devaient de présenter leurs collections au public, au nom de la diffusion du savoir et du partage de l’héritage culturel de la nation. Du coup, les échanges et les expositions se sont multipliés, à la satisfaction générale. Phan Đình Nhân est d’ailleurs l’un des principaux artisans de cette ouverture. Il nous confie:

J’ai pensé qu’il fallait que les collectionneurs réunissent leurs efforts, d’où cette association des collectionneurs d’antiquités de Thang Long qui a été la 1ère du genre au VN, mais qui a vite été suivie par d’autres. Un peu partout dans le pays, on assiste désormais à un regain d’intérêt pour la préservation des valeurs culturelles, ce dont je ne peux bien entendu que me  réjouir .

L’association des collectionneurs d’antiquités de Thang Long réunit en son sein des collectionneurs, bien sûr, mais aussi des antiquaires et des chercheurs. Elle bénéficie du soutien de plusieurs organismes officiels, de l’association des historiens du VN et de très nombreux musées. Fin 2010, elle comprenait 50 membres officiels. Elle compte déjà de nombreux colloques, échanges et expositions à son actif, sans compter la publication d’une revue depuis 2003 et la mise en place d’un site web. En 10 ans d’activité, elle aura en tout cas largement contribué à limiter les ventes illégales d’antiquités, ce qui est bien sûr tout à fait appréciable. Đào Phan Long, l’actuel président de l’association, souligne:

Les membres de notre association sont bien conscients de la nécessité de présenter leurs collections au public. Collectionner des objets anciens, c’est une affaire de passion autant que d’instinct naturel. Comme l’ont très bien dit nos ancêtres: “les objets de valeur cherchent les gens de valeur”! En tout cas, s’il fallait définir nos problématiques, il faudrait parler de promotion, bien sûr, mais aussi de protection des antiquités. Quels objets doivent-ils être protégés par l’Etat? Sur quelles bases créer un marché d’antiquités? Autant de questions qui nous taraudent…

Certaines expositions ont littéralement sidéré les visiteurs, qui ont découvert, émerveillé, des collections de tambours de bronze de Đông Sơn, des jarres en bronze gravées, des poignards aux manches en forme serpents entrelacés, des louches aux manches sculptés… Autant de merveilles qui ont été rassemblées par Quốc Bình, Vũ Quốc Hội, Vũ Thúy Nga, collectionneurs de leur état. Beaucoup se souviennent également de cette paire de jarres gravées et incrustées d’or qu’un certain Mai Xuân Trường a rachetées à un collectionneur britannique pour les ramener au VN.

La contemplation de ces antiquités amène forcément le visiteur à se poser des questions existentielles. Tous ces objets portent l’empreinte d’une destinée collective, qui, pour paraphraser encore une fois Malraux, peut devenir conscience. Encore faut-il pour cela qu’ils soient mis en lumière: c’est exactement ce que se proposent de faire les collectionneurs d’antiquités de Thang Long./.

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