“Un pas de plus vers l’école”: À la frontière de Gia Lai, des soldats qui sèment l’espoir

Nguyên Thao-Vinh Phong
Chia sẻ
(VOVWORLD) - Depuis près d’une décennie, le programme «Un pas de plus vers l’école», conduit par les garde-frontières de la province montagneuse de Gia Lai, sur les Hauts plateaux du Centre, a changé le destin de dizaines d’élèves orphelins ou issus de familles en difficulté. Plus qu’un simple acte de solidarité, cette initiative illustre la proximité entre l’armée et la population dans une région encore marquée par la précarité.
 
 
“Un pas de plus vers l’école”: À la frontière de Gia Lai, des soldats qui sèment l’espoir - ảnh 1Nguyên Thuy Duong (commune de Dê Gi), parrainée par le poste de garde-frontière de Cat Khanh. Photo: Nguyên Thao/VOV

Chaque après-midi, à la sortie de son collège, Nguyên Thùy Duong, élève de sixième à Cat Khanh, se hâte de rentrer pour allumer le feu et préparer le dîner. Son père, paralysé des deux jambes, tente de subvenir aux besoins du foyer grâce à la réparation de vélos, dans une maison vétuste où chaque jour est une lutte.

Depuis l’an dernier, le poste-frontière de Cat Khanh a pris Duong sous son aile. Grâce au programme «Un pas de plus vers l’école», elle reçoit chaque mois 500.000 dôngs (environ 20 dollars), de la nourriture et des fournitures scolaires. Une aide modeste mais vitale...

«Je respecte beaucoup les soldats. Ils m’aident à acheter mes fournitures scolaires. Quand ils me demandent si j’ai besoin de quelque chose, je leur dis que ce qu’ils m’ont donné l’année dernière me suffit», raconte la petite fille avec pudeur.

Dans le quartier de Quy Nhon Dông, Trân Huynh Thùy Trang, également collégienne, fait partie des jeunes suivis par le poste-frontière de Nhon Ly. Son père est mort dans un accident de la route, laissant sa mère, journalière, seule avec deux enfants.

“Un pas de plus vers l’école”: À la frontière de Gia Lai, des soldats qui sèment l’espoir - ảnh 2Thuy Duong émue par le soutien des gardes-frontières pour ses études. Photo: Nguyên Thao/VOV

Grâce à l’aide mensuelle des soldats - argent, vêtements, livres, fournitures -, Trang peut poursuivre sa scolarité et maintenir de bons résultats. Huynh Thi My Hoa, sa mère, est très reconnaissante envers les soldats pour ce geste de solidarité.

«Les soldats demandent souvent des nouvelles de ses études. Je lui dis de travailler sérieusement pour être digne de leur confiance. Grâce à l’éducation, elle aura une vie moins difficile plus tard. Elle vient de recevoir des félicitations pour ses bons résultats, et lorsque je l’ai annoncé aux soldats, ils en ont été très heureux», nous raconte-t-elle.

Lancé en 2016, le programme «Un pas de plus vers l’école» est devenu une initiative emblématique de la province de Gia Lai. Il faut dire 77 élèves défavorisés ont ainsi pu poursuivre leurs études jusqu’à la fin du secondaire.

“Un pas de plus vers l’école”: À la frontière de Gia Lai, des soldats qui sèment l’espoir - ảnh 3Grâce au poste de garde-frontière de Nhon Ly, Hoa et sa fille poursuivent leur vie sereinement. Photo: Nguyên Thao/VOV

Au-delà du soutien financier, les garde-frontières accompagnent les adolescents, suivent leur progression et collaborent étroitement avec enseignants et familles, comme nous l’explique le lieutenant-colonel Nguyên Huu Nghi, commissaire politique du poste de Cat Khanh. 

«Nous travaillons avec les autorités locales et les établissements scolaires pour identifier les besoins et adapter notre aide. Lors de fêtes comme le Nouvel An lunaire ou des rentrées scolaires, nous offrons livres et fournitures. Cette année, nous avons distribué douze bicyclettes. Certains anciens élèves reviennent nous voir pour nous remercier», nous dit-il.  

Sur les 77 enfants accompagnés, 25 ont été admis dans des universités et des écoles supérieures à Hô Chi Minh-ville, Dà Nang et Huê. Pour Nguyên Thanh Danh, vice-président du comité populaire du quartier Quy Nhon Dông, ce programme dépasse largement la simple aide sociale…

«Les garde-frontières ne se contentent pas de donner. Ils suivent les jeunes dans la durée. Leur transparence et leur engagement renforcent la confiance de la population. Ils mobilisent même une journée de salaire pour financer ces bourses…», nous indique-t-il.

Pour la rentrée 2025-2026, les garde-frontières de Gia Lai ont distribué 85 cadeaux dans le cadre du programme «Enfants adoptés par le poste-frontière» et 193 bourses dans le cadre de «Un pas de plus vers l’école». Pour Doàn Ngoc Bau, commissaire politique des garde-frontières de Gia Lai, il y a une dimension quasi-familiale dans cette mission… 

«Au-delà de la défense du territoire, nous sommes aussi des pères et des frères pour ces jeunes. Nous continuerons à coopérer avec les établissements et les familles pour que davantage de jeunes puissent étudier dans la sérénité. Ces programmes portent des valeurs profondément humaines et offrent à ces enfants la confiance nécessaire pour se construire un avenir», nous explique-t-il. 

“Un pas de plus vers l’école”: À la frontière de Gia Lai, des soldats qui sèment l’espoir - ảnh 4En dix ans, le poste de garde-frontière de Gia Lai a aidé 77 élèves défavorisés, nombreux à intégrer l'université. Photo: Thanh Binh/VOV

À Gia Lai, la mission des garde-frontières dépasse la surveillance du territoire. Leur engagement auprès des jeunes défavorisés illustre une autre forme de protection: celle de l’avenir, de l’éducation et de l’espoir…

Commentaires