(VOVworld) - Nous allons aujourd’hui vous parler d’un homme pour le moins spécial, que vous pouvez croiser tous les dimanches matins, si vous vous promenez au bord du lac de l’Epée restituée, au coeur de Hanoï. C’est un Japonais d’un certain âge qui, avec une patience inouïe, ramasse chaque feuille morte, chaque ordure sur la pelouse ou sous les bancs publics. Il s’appelle Ninomiya. Son métier: directeur de la société Ishigaki Rubber Vietnam, une société basée dans l’arrondissement de Long Bien.
M.Ninomiya ramasse les ordures chaque dimanche matin.
(Photo: Minh Tuan)
|
M.Ninomiya n’a pas l’apparence de l’homme d’affaires accompli, même s’il l’est en réalité. Muni d’un sac à dos, d’un sac en plastique dans la main gauche et d’une pince de fer d’un demi-mètre dans la main droite, il ramasse assidûment chaque morceau de cigarette, chaque emballage de friandises ou chaque bouteille laissé par ci par là sous les bancs publics, au creux d’un arbre ou au pied d’un poteau électrique. Ça fait 4 ans que ce Japonais vit et travaille au Vietnam, en particulier à Hanoï qu’il adore. C’est par le biais d’un ami, Japonais lui aussi, que M.Ninomiya a appris qu’il était possible de faire quelque chose pour Hanoï en participant à l’assainissement de son petit lac légendaire: “En fait, c’est M.Takuchi, le directeur de la société Ashahi Denso Vietnam, qui a été le premier à lancer cette activité. Il l’a fait pendant un an. J’ai décidé d’adhérer parce que c’est une activité bénéfique au Vietnam, une activité qui ne coûte rien et à laquelle tout le monde peut participer, y compris les enfants.”
Tout en appelant les employés de sa société à participer au ramassage des ordures au bord du lac de l’Epée restituée, M.Ninomiya a fait publier des brochures en couleur destinées à sensibiliser la communauté à la protection de l’environnement, pour les distribuer aux membres de son groupe, lesquels les distribueront à leur tour. Lui-même, chaque dimanche matin qu’il va au lac, il apporte avec lui plusieurs dizaines de pinces, de sacs en plastique et de gants pour les distribuer à ceux qui souhaitent se joindre à lui: “Ce n’est pas une activité organisée dans le sens strict du terme, elle est plutôt basée sur le volontariat. Tout le monde est bienvenu. La plupart des participants sont Vietnamiens. Je me réjouis de voir qu’il y a aussi des enfants, en plus des étudiants et des employés.”
C’est donc devenu un rendez-vous. Chaque dimanche matin, M.Ninomiya et ses camarades consacrent 30 minutes au ramassage des ordures. Son oeuvre attire de plus en plus de monde. Certains jours, on compte jusqu’à une trentaine de ramasseurs volontaires comme ça. Nguyen Duc Quang, un élève du collège de Sai Dong, nous dit: “Je participe à cette activité parce que je ne veux plus voir les gens jeter des ordures dans la rue. Je souhaite qu’ils protègent davantage l’environnement.”
Quant à Tran Thi Thu Huyen, qui est l’un des tout premiers membres du groupe, elle voit une dimension presque pédagogique dans cette activité: “Plus je participe à cette activité, plus je me rends compte de sa signification. Il y a des enfants qui, auparavant, jetaient des ordures sans aucun souci, et qui ont renoncé à cette mauvaise habitude après avoir ramassé des ordures avec nous.”
En ramassant des ordures, M.Ninomyia se fait de plus en plus d’amis parmi les Hanoiens qu’il a sensibilisés à la protection de l’environnement. Leur récompense: chaque fois le travail fini, le lac qu’ils aiment tant devient plus beau.