(VOVworld) - Au Vietnam, l’histoire des beaux arts contemporains est étroitement liée à celle de l’Ecole des beaux arts. La plupart des peintres et sculpteurs que compte le pays y ont en effet été formés.
Photos : vietnamfineart.com.vn
L’école a été fondée en 1925 sous le nom d’Ecole des beaux arts d’Indochine, sur décision du Gouverneur général d’Indochine. Il s’agissait alors du premier établissement d’enseignement artistique de ce genre, non seulement du Vietnam, mais aussi de la région. C’est le peintre français Victor Tardieu, celui-là même qui avait eu cette idée de «former des artistes purement vietnamiens», qui est devenu le premier recteur de l’école. Il a eu comme collaborateur le peintre Nam Son, l’une des figures marquantes des beaux-arts vietnamiens. Nam Son, dont le tableau «Marché au riz sur la rive droite du fleuve Rouge» est la première oeuvre d’un peintre vietnamien à avoir été achetée par l’Etat français. Elle fait d’ailleurs toujours partie des collections du fond national d’art contemporain de la France. Elle a été exposée au musée Cernuschi en 2012.
Des dizaines de milliers d’artistes ont fait leurs études dans cette école et se sont fait un nom dans les beaux arts vietnamiens: Le Pho, Luu Van De, Nguyen Phan Chanh, To Ngoc Van, Tran Van Can, Nguyen Duc Nung, Hoang Tich Tru, pour ne citer que ceux-là...
De nos jours, l’Ecole des beaux arts du Vietnam est un établissement de formation universitaire et post-universitaire de pointe. En 2015, elle a reçu l’Ordre Ho Chi Minh. Le Van Suu, son actuel recteur:
«Cette distinction concerne toutes les générations d’artistes qui se sont succédés ici depuis 90 ans. Au Vietnam, rares sont les institutions universitaires vieilles de neuf décennies!... Mais ce qui est important, ce n’est pas la longévité mais la place qu’occupe l’école dans la société.»
L’école a su s’adapter aux exigences de chaque période. A l’ère du renouveau, elle ne cesse d’améliorer la qualité de l’enseignement qu’elle dispense. Lê Văn Sửu, toujours:
«Notre école est consciente d’avoir une identité à préserver tout en se modernisant, par le biais d’échanges internationaux, notamment, échanges qui permettent de se confronter aux dernières tendances artistiques.»
Selon Ngô Tuấn Phong, le chef-adjoint de la faculté des études post-universitaires, l’école ne cesse de développer des échanges avec d’autres écoles au Japon, en Allemagne, en Suède et aux Etats-Unis. Ngo Tuan Phong:
«Nos étudiants sont formés sur des standards internationaux. Du coup, une fois diplômés, ils sont vraiment armés pour faire face aux exigences du métier.»
Etudiante à l’école depuis 2010, Nguyen Thi Kim Nga fait actuellement des recherches sur la peinture.
«Quand je dis que je suis étudiante à l’Ecole des beaux arts du Vietnam, tout le monde est très admiratif. Je suis fière non seulement de la longue histoire de l’école, mais aussi des valeurs qu’elle véhicule. De nombreux peintres de renom en sont issus, d’ailleurs. De nos jours, l’école continue de former des étudiants qui se passionnent pour les beaux arts et qui vivent de ces métiers.»
Durant ces 90 dernières anées, l’école a formé toute l’élite artistique du Vietnam, contribuant ainsi au rayonnement des beaux arts vietnamiens, aussi bien dans le pays que dans le monde entier.