Le « café du soldat »

To Tuan
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(VOVworld)-Les cafés ne manquent pas dans le vieux quartier de Hanoi. Il y en a de toutes sortes : des petits, des grands, des vieillots, des modernes... Mais il n’y en a qu’un qui s’appelle « café du soldat » et qui a des allures de bivouac. Il se trouve rue Hang Buom (rue des voiles), ce café. Et en fait de café, c’est même une sorte de musée de la guerre en miniature. Ceux qui se sentent une âme de vétéran ou de baroudeur apprécieront forcément. Pour les autres, tant pis. En avant, marche !
(VOVworld)-Les cafés ne manquent pas dans le vieux quartier de Hanoi. Il y en a de toutes sortes : des petits, des grands, des vieillots, des modernes... Mais il n’y en a qu’un qui s’appelle « café du soldat » et qui a des allures de bivouac. Il se trouve rue Hang Buom (rue des voiles), ce café. Et en fait de café, c’est même une sorte de musée de la guerre en miniature. Ceux qui se sentent une âme de vétéran ou de baroudeur apprécieront forcément. Pour les autres, tant pis. En avant, marche !


Le « café du soldat » - ảnh 1
L'entrée du café (photo : Vnexpress.net)


Le café ne fait que 25 mètres carrés, mais c’est suffisant pour recréer une atmosphère  de campement militaire. Alors, naturellement, c’est un peu spartiate, mais bon... A la guerre comme à la guerre ! Ce sont des caisses de munitions qui font office de tabouret. Quant aux tables, elles sont comme des vitrines dans lesquelles sont exposées toutes sortes d’objets. Au plafond, une grande filet de camouflage voisine avec des toiles de parachute ou des fusées éclairantes : toute une atmosphère ! Et c’est sans compter sur les éclairages qui virent au nocturne de temps à autre, histoire de donner un peu plus le frisson au visiteur. A tout cela, s’ajoutent des multitudes de cartouchières, de balluchons, de casques de soldats vietnamiens, de bidons d’eau, de médailles, d’insignes... C’est le paradis du trouffion, en fait !



Le « café du soldat » - ảnh 2
C’est le paradis du trouffion (photo : vnexpress.net)


Le maître de céans est un certain Le Tuan Nghia, hanoien de souche et collectionneur à ses heures perdues, ou plutôt gagnées, car c’est justement comme ça qu’il a pu mettre la main sur toutes ces reliques des valeureux soldats de l’oncle Ho. A partir de là, l’idée d’ouvrir une espèce de café-musée allait de soi, pourrait-on dire.    

« Je voulais que les jeunes puissent se souvenir de ces guerres au cours desquelles leurs aînés ont si vaillamment combattu, nous explique Le Tuan Nghia. Mais je voulais aussi que les vétérans aient un endroit où ils puissent se retrouver pour évoquer leurs vieux souvenirs. Ici, chaque objet est porteur d’histoire et de symbole.. ».    

Pour ce qui est des vétérans, en tout cas, c’est réussi. Ils adorent l’endroit. Nguyen Manh Hiep fait partie de ces anciens combattants qui fréquentent régulièrement le café pour échanger des souvenirs. La seule vue des objets qui y sont exposés suffit amplement à l’émouvoir.        

« Pendant la guerre, j’ai perdu de nombreux camarades, nous confie-t-il. Ici, quand je vois tous ces objets, c’est tout mon passé de combattant qui ressurgit... »



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Les souvenirs des soldats vietnamiens (photo : Vnexpress.net)


Soucieux de rendre à César ce qui appartient à César, le propriétaire du café a pris soin de bien répartir les objets : ceux des soldats américains, d’un côté, et ceux des soldats de l’oncle Ho, de l’autre. Et très vite, on s’aperçoit que si les premiers étaient suréquipés - kits de survie, montres bracelets, canifs multi-usages, casques renforcés -, les seconds n’avaient bien souvent que leur héroïsme pour tout barda, ou peu s’en faut. Il n’empêche. On connaît la fin de l’histoire !...

« On n’avait que le strict minimum, et pourtant on a vaincu l’agresseur, constate Nguyen Manh Hiep... Contre l’énergie et la volonté de tout un peuple, aucune armée, même ultra-équipée comme l’était l’armée américaine, ne pourra jamais rien ! C’est bien que ces objets soient ici ! Il faut que les jeunes voient tout ça ! »     

Souvenirs d’une époque révolue, donc, où il fallait abattre l’ennemi à tout prix : question de survie. « Mais maintenant nous sommes amis » a écrit John Woolly, un vétéran américain, de passage dans ce café si particulier.      

Chaque jour, pas mal de jeunes se rendent au « café du soldat ». Beaucoup d’entre eux ne connaissent la guerre qu’à travers des films vus au cinéma ou à la télévision.  

« C’est fini, la guerre, nous dit Nguyen Ngoc Thai. Ici, on prend un moment de détente en écoutant de la musique douce au milieu d’objets qui ont appartenus à des soldats. Personnellement, je suis fier, et même très fier de ce qu’ils ont fait pour le pays. A nous, maintenant, de continuer à défendre le Vietnam ! »    

Le « café du soldat » n’est pas simplement un lieu empreint de nostalgie - ce serait d’ailleurs une bien singulière nostalgie -, c’est avant tout un espace qui nous fait comprendre que la paix et la prospérité que nous connaissons aujourd’hui ont un prix !   

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