(VOVworld) - Les patriarches jouent toujours un rôle prépondérant au sein des ethnies du Tay Nguyen, au Centre. Mais la nouvelle ruralité a permis de renforcer leur influence et leur prestige : ce sont eux, en effet, qui sont chargés du travail de sensibilisation sur le terrain, et qui, ce faisant, lancent la machine du progrès. 

Ma Nhất habite à Choá, un hameau rattaché à la commune de Dlyê Yang, dont il est le patriarche. Il lui arrive très souvent de faire du porte à porte pour exhorter les habitants du hameau à s’impliquer dans le développement de la localité. Et comme rien ne vaut l’exemple pour motiver les troupes, il a lui-même contribué généreusement à la construction des chemins vicinaux. Du coup, le message est parfaitement reçu, compris et accepté. C’est bien simple, depuis 2011, 320 millions de dongs ont ainsi été récoltés. Ajoutés aux subventions de l’Etat, ces 320 millions auront permis à Choa de se doter de nouveaux chemins vicinaux asphaltés et bétonnés, mais aussi d’une maison culturelle communautaire flambant neuf. « J’ai toujours voulu que la localité se développe ! dit Ma Nhất. Mais pour y parvenir, il faut employer la persuasion : il n’y a rien de tel ! De toutes façons, les politiques du Parti et de l’Etat doivent être appliquées. »     

Direction la commune d’Ea Khal, maintenant, et plus précisement le hameau de Đung A, dont le patriarche, un certain Ma An, se distingue lui-aussi dans les mouvements d’émulation patriotique et dans la nouvelle ruralité. Tout comme Ma Nhat, que nous venons d’évoquer, Ma An croit aux vertus de l’exemplarité. Ses poivriers, ses caféiers et ses bassins piscicoles lui rapportent un revenu annuel de plus de 600 millions de dongs : de quoi faire des envieux ! A Đung A, nombreux sont ceux qui ont voulu suivre l’exemple. Bien leur en a pris, apparemment, puisque dans le hameau, la pauvreté a reculé à mesure que fleurissaient les nouvelles plantations. Et pour ce qui est de la construction des ouvrages d’utilité publique, là encore, chacun est prêt à y aller de son obole. « Aider son prochain à s’enrichir fait partie des préconisations du Parti et de l’Etat !  C’est ce que j’ai toujours voulu faire, ici, explique Ma An. Je plante des poivriers, des caféiers, et je participe à l’instauration de la nouvelle ruralité. En tant que patriarche, il m’appartient de sensibiliser les habitants du hameau à une nouvelle conception de l’enrichissement personnel. Mais je dois aussi veiller à ce que les enfants soient scolarisés. Ça aussi, c’est un aspect primordial du développement ! »   

Selon Trần Vinh, qui est secrétaire adjoint du comité du Parti du district d’Ea H’eo, les patriarches comme Ma Nhat ou Ma An jouent un rôle de premier plan en usant de leur influence auprès de la population pour donner de l’élan au progrès. « Nous misons beaucoup sur les chefs de village ou sur les patriarches pour dynamiser le développement des localités, mais aussi pour garantir la sécurité et l’ordre social. La finalité, c’est tout simplement d’améliorer nos conditions d’existence », dit-il.   

Le district d’Ea H’leo compte 53 hameaux peuplés essentiellement de minorités ethniques. Il reste encore beaucoup à faire, naturellement, mais les patriarches ont incontestablement su lancer une véritable dynamique de progrès au sein de la population, que rien, ni personne ne saurait arrêter, désormais./.