La question de l’eau propre

Thuy Duong
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(VOVworld)- Dans les campagnes vietnamiennes, il existe encore certaines localités qui ne sont pas raccordées au réseau d’eau propre et dans lesquelles il n’est d’autre recours que d’utiliser les nappes phréatiques et l’eau de pluie, ce qui n’est satisfaisant ni en termes de besoins, ni surtout en termes d’hygiène.
(VOVworld)- Dans les campagnes vietnamiennes, il existe encore certaines localités qui ne sont pas raccordées au réseau d’eau propre et dans lesquelles il n’est d’autre recours que d’utiliser les nappes phréatiques et l’eau de pluie, ce qui n’est satisfaisant ni en termes de besoins, ni surtout en termes d’hygiène. C’est par exemple le cas de Song Phượng,  une commune de la banlieue de Hanoi où nous avons rendez-vous aujourd’hui.



La question de l’eau propre     - ảnh 1


Song Phượng, donc. La chaleur estivale rend l’atmosphère étouffante. Pour un peu de fraîcheur, il faut se contenter d’un étang couvert de jacinthes d’eau aux fleurs violettes : autant dire que la sensation est surtout visuelle ! Du reste, ça fait belle lurette que l’étang en question ne sert plus de source d’eau, les villageois ayant dû faire appel à leur débrouillardise pour trouver d’autres solutions, un peu moins rustiques.  

Bui Anh Tuan habite le hameau de Tháp Thượng. En ce moment, il est en train de laver des légumes pour le déjeuner. L’eau fraîche et limpide qu’il utilise provient du puit artésien  que sa famille a fait forer il y a une dizaine d’années. L’eau est filtrée puis pompée dans un réservoir installé sur la plus haute terrasse de la maison.  La source est abondante et suffit en principe aux besoins quotidiens du foyer, ce qui n’a pas empêché Tuan de construire un autre bassin pour recueillir l’eau de pluie : « On n’a pas encore accès à l’eau propre. On est obligé de forer des puits ou de recueillir l’eau de pluie. Pour boire, c’est surtout l’eau de pluie qu’on utilise, elle est plus pure. Mais quand il ne pleut pas pendant longtemps, il faut bien se rabattre sur le puits. Pour l’instant, en tout cas, ça va, on a encore suffisamment d’eau de pluie en réserve ».

Pour faire forer un puits, il faut compter environ 3 millions de dongs, ce qui est une somme abordable. Du coup, les puits artésiens fleurissent un peu partout. Mais pour autant, à Song Phượng comme ailleurs, l’eau reste une denrée rare, d’autant plus rare que les nappes phréatiques ont été généreusement exploitées et que ce n’est que maintenant que les villageois commencent à se rendre compte qu’elles ne sont pas intarisables. Les pluies sont moins fréquentes. Le niveau des puits baisse… Alors bien sûr, comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, on en vient à parler d’économiser l’eau, comme nous l’explique Bui Thu Huong, une jeune villageoise : « L’eau est une richesse naturelle. Il faut qu’on apprenne à l’économiser, sinon toutes nos sources tariront. C’est ce que mes parents m’ont toujours dit ! »  



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Le réseau d'assainissement d'eau du district de Dan Phuong

Par rapport à d’autres localités, Song Phượng ne s’en tire plutôt pas trop mal, question approvisionnement en eau. Mais si la quantité est là - en le disant un peu vite -, la qualité, elle, est pour le moins problématique… En termes d’hygiène, il est clair que des puits ou des réservoirs d’eau de pluie ne sont pas vraiment fiables. Cela dit, Song Phượng fait partie des communes-pilotes du programme national d’instauration d’une nouvelle ruralité. Voilà justement qui pourrait faire évoluer la situation dans le bon sens, d’autant plus et d’autant mieux que la question de l’eau propre a bien évidemment été mise en avant dans les critères de la nouvelle ruralité et que les autorités semblent en tout cas s’en préoccuper au plus haut point, comme en témoigne Nguyen Minh Chau, cadre communal chargé des questions culturelles : « Notre commune a déjà beaucoup investi dans l’approvisionnement en eau propre. On est en train de mettre en place un système de  traitement et de distribution. Et puis on travaille avec les autorités sanitaires pour contrôler fréquemment la qualité de l’eau. »   

Même si leur système actuel d’approvisionnement en eau répond - peu ou prou - aux normes d’hygiène, les habitants de Song Phượng souhaitent être raccordés une bonne fois pour toutes au réseau d’eau propre. D’après Bui Van Minh, le secrétaire du comité du Parti de la commune, ce souhait est aussi celui des autorités : « Etre raccordé au réseau d’eau propre est un souhait partagé à la fois par le comité du Parti et par les habitants de la commune de Song Phượng. J’espère vraiment que ce sera fait dans les plus brefs délais ».      

Voilà un voeu qui devrait être exaucé ! La commune de Song Phượng se trouve en effet à proximité des canalisations qui conduisent l’eau de la rivière Noire au district de Dan Phuong et à la ville de Hanoi. Alors vivement qu’elle soit raccordée au réseau et que l’eau de pluie des réservoirs ne serve plus qu’à préparer le thé vert en été !

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