(VOVworld)-La redistribution des terrains agricoles fait partie des grands enjeux de la nouvelle ruralité. De manière générale, il s’agit de rassembler des champs ou des rizières pour créer de vastes superficies et développer ainsi une production de grande envergure. La province de Ha Nam se montre particulièrement active dans ce domaine, n’hésitant pas à prendre des mesures énergiques et à bouleverser les cadastres communaux. 

Nous sommes dans la commune de Vu Ban, une commune du district de Binh Luc.   Auparavant, Tran Van Thanh y possédait un « mau » - c'est-à-dire 3600 mètres carrés - de rizière, morcelé en cinq lopins éparpillés : une situation qu’il n’était apparemment pas le seul à vivre, mais qui était particulièrement contraignante. En période de repiquage et de récolte, la main d’œuvre manquait cruellement, chaque foyer de la localité étant astreint à disperser ses forces vives sur de petites parcelles, d’où une perte de temps et d’énergie. Mais maintenant que les rizières ont été redistribuées, il en va tout autrement. Tran Van Thanh ne possède plus que deux rizières, chacune beaucoup plus vaste, ce qui permet d’y faire opérer des machines agricoles et donc d’alléger la charge de travail. 

Pour la récolte, nous explique-t-il, si j’emploie des travailleurs, ça me coûte 300 mille dongs par « sao », soit 360 mètres carrés. Avec les machines, les dépenses sont réduites de moitié. Et justement, maintenant que les rizières ont été rassemblées, on a pu aménager des chemins qui permettent aux machines de passer ! Alors, plus de problème lié au coût de la main d’œuvre !     

La commune de Vu Ban fait partie des communes pilotes de la province de Ha Nam. Ses habitants ont vite compris qu’il était de leur intérêt de procéder à une redistribution des terrains agricoles. D’après La Quoc Toan, le secrétaire du comité du Parti du district de Binh Luc, il est arrivé que plusieurs membres d’une même famille réunissent leurs rizières pour créer de vastes exploitations. En tout cas, les résultats de cette redistribution ne se sont pas fait attendre : entre la dernière récolte hiver-printemps et la récolte été-automne qui doit avoir lieu prochainement, les coûts ont été réduits de 30%. Du coup, les autorités ont décidé d’appliquer ce principe de redistribution des terrains aux 19 communes du district. Comme le constate La Quoc Toan, lorsque les machines peuvent opérer, les agriculteurs sont libérés des travaux les plus pénibles et les autorités du district du souci d’avoir à embaucher des travailleurs saisonniers.  

« Parallèlement à cette redistribution des terrains, on appelle les investisseurs à venir implanter des usines, nous dit-il. Il s’agit en fait d’absorber le gros de la main d’œuvre qui se retrouve inemployée. Il y a déjà trois usines qui sont en place, et effectivement, ça crée plus d’un millier d’emplois. »   

Dans la mesure où elle est essentiellement agricole, la province de Ha Nam mise beaucoup sur la nouvelle ruralité pour réformer ses structures économiques. Et c’est donc par le biais d’une redistribution des terrains agricoles menée tambour battant qu’elle entend faire peau neuve. Il s’agit non seulement de créer de vastes exploitations, mais aussi de permettre la construction de nouvelles voies de communication ou de nouveaux systèmes d’irrigation, tout cela pour réduire les dépenses et parvenir à mettre en place une production de grande envergure. 

« Pour l’instant, la redistribution des terrains agricoles est achevée dans nos 2 communes pilote, nous indique Nguyen Manh Hung, le directeur adjoint du Service de l’Agriculture et du Développement rural de la province de Ha Nam. D’ici la fin de l’année, ce sera le cas dans 28 autres communes. Pour ce qui est des projets de réorganisation de la production agricole, tout est déjà prêt avec des modèles choisis pour chaque localité. »   

Sur le terrain, en tout cas, il est parfaitement clair que le grand gagnant de cette redistribution est l’agriculteur, qui a vu ses coûts de production baisser considérablement. Sans nul doute, la province de Ha Nam a su prendre le bon chemin, celui de la réforme, du progrès et, in-fine, du  mieux-être.