(VOVworld)- Diên Biên est une province montagneuse du nord-ouest du Vietnam, peuplée essentiellement de Thai, de Mông et de Hà Nhi qui représentent 80% de sa population. Ces dernières années, dans le domaine de l’agriculture, différents modèles de production ou de restructuration y ont été expérimentés, l’idée étant de confier la gestion des forêts et de l’hygiène environnementale à la population.
Un pont à Muong Lay dans la province montagneuse de Dien Bien. (Photo: VOVonline)
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Etant données leurs situations géographique et topographique, beaucoup de communes de la province de Diên Biên peinent à construire des voies de communication ou à mettre en place de vastes exploitations agricoles, comme le stipulent pourtant les exigences de la nouvelle ruralité. De gros efforts sont néanmoins consentis, et, vaille que vaille, la machine du progrès se met en marche. Dans le district de Muong Lay, par exemple, les routes viccinales sont en cours de bétonnage, aussi difficile cela soit-il. Et dans le district de Mường Ảng, tous les critères socio-économiques et environnementaux sont en passe d’être atteints dès l’année prochaine. Il faut dire que les autorités locales n’ont pas lésiné sur les mouvements d’émulation, en n’hésitant pas à mobiliser les organisations de masse. Lù Văn Vin, de l’association du troisième âge de la province de Diên Biên:
La nouvelle ruralité, la protection de l’environnement, c’est l’affaire de tout le système politique! Nous aussi, les personnes âgées, nous sommes concernées! La protection de l’environnement est au coeur des préoccupations de l’Etat et du Parti et les personnes du troisième âge sont sollicitées comme les autres. Il s’agit, par exemple, de protéger les sources, de gérer le ramassage des ordures dans les quartiers d’habitation ou dans les hameaux, ou même de participer à des opérations de reboisement.
Dans le district de Mường Lay, la population s’affaire à restaurer des infrastructures pour redynamiser le développement économique. A Mường Chà, encore un autre district de la province, les autorités subventionnent l’élevage et les cultures vivrières, le café, la canne à sucre et le soja constituant les trois grandes nouveautés dans ce domaine. Quant aux forêts, elles sont directement confiées aux habitants. Nguyễn Tuấn Quang, qui se trouve être le chef du poste des garde-forestiers du district de Mường Chà voit cette dernière innovation d’un très bon oeil: il est ainsi assuré que les forêts des hameaux de Huổi Toóng, de Trống Dình et de la commune de Huổi Lèng seront mieux protégés. Nguyễn Tuấn Quang:
La forêt était assez anarchique dans le passé. Maintenant, sa gestion est confiée à chaque hameau, ce qui induit une plus forte prise de responsabilité de la part des habitants.
Le hameau de Trống Dình s’est ainsi vu octroyer 700 hectares de forêt et celui de Huổi Toóng, 200 hectares. Pour Thào Chờ Páo, le patriarche du hameau Huổi Toóng, protéger la forêt, c’est veiller à l’avenir des générations futures. Le reboisement permet de toutes façons aux habitants de s’enrichir et de protéger l’environnement. Sur ce dernier point, ils se montrent d’ailleurs tout à fait conscients de faire oeuvre utile, comme l’est Monsieur Tang:
Tous les habitants ont la responsabilité de protéger la forêt. En saison sèche, il est interdit de faire du feu. S’il y a urgence, il faut prendre des mesures de protection pour éviter qu’il y ait des incendies de forêt.
Les habitants de la province de Diên Biên ont en tout cas parfaitement compris que leur destinée est liée à celle des forêts qu’ils protègent désormais et qui leur apportent déjà une certaine prospérité./.