(VOVworld) - Boire du thé fait partie de la culture vietnamienne. Entre amis ou en famille, toutes les occasions sont bonnes pour partager une tasse de thé vert, au goût un peu amer.
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L'art de Thé vietnamien
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Les Vietnamiens boivent du thé toute l’année. Le thé vert « che » ou « tra » en vietnamien, est préparé à partir des feuilles les plus jeunes et les plus tendres. Les différences de goût existant entre les nombreuses variétés de thé proviennent de la façon dont les feuilles sont traitées.
Il est très tôt et nous sommes à côté d’un marchand ambulant de pho dans la rue Ly Thuong Kiet.
« Je prends une soupe Pho deux ou trois fois par semaine au petit-déjeuner et le thé est incontournable. Ici le bol de pho s’accompagne d’un verre de thé. Mon thé préféré est celui au lotus. » nous dit Madame Phuong, une retraitée cinquantenaire. Pour elle, le thé se consomme au petit-déjeuner et tout au long de la journée.
Depuis longtemps, les Vietnamiens savent marier le thé aux fragrances subtiles des fleurs: lotus, jasmin, chrysanthème ou autres. Chaque fleur offre au thé un arôme particulier mais le plus original est sans doute celui au lotus. Selon la tradition, le soir, on place délicatement son meilleur thé vert au cœur des lotus et les referme soigneusement pour que le thé se nourrisse du parfum de leurs étamines et s’enrichisse de ses fragrances douces. Hoang Anh Suong, un cultivateur nous confie : « L’eau utilisée pour préparer le thé doit être pure. La meilleure est la rosée qui se dépose la nuit sur les feuilles de lotus. Très tôt le matin, on part en barque la recueilli, goutte par goutte, sur chacune des feuilles et la conserver dans un vase. Plus ordinaire, c’est l’eau de pluie qui vient des feuilles d’aréquier, ces grandes palmes qui recueillent l’eau du ciel. Ces eaux sont pures et semblent encore plus douces et parfumées car elles sont issues de la terre et du ciel, du Yin et du Yang. »
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La préparation du thé vert
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L’art du thé est difficile. Depuis le choix du thé, sa préparation, l’action de faire bouillir l’eau, son infusion, savoir le verser pour libérer tout son arôme jusqu’à l’instant où l’on s’assied et savoure sa quintessence par des gestes mesurés. L’idéal, pour éviter toute saveur parasite, est d’utiliser une bouilloire en terre cuite sur un feu de charbon de bois. L’eau doit à peine frémir. Si l’eau ne bout pas assez, le thé n’infusera pas suffisamment mais si elle bout trop, le thé sera surchauffé et trop fort. Hoang Anh Suong continue : « Après avoir terminé la préparation, verser le thé infusé dans des tasses rincées à l’eau bouillante n’est pas moins compliqué. L’art du thé oblige, il ne faut pas se servir en premier, ce ne serait pas convenable. On sert l’invité d’abord. Faites attention, c’est au fond de la théière que le thé est le meilleur, le plus infusé. C’est pourquoi, les connaisseurs servent deux fois, la première fois dans un sens, et la seconde dans l’autre sens. Le thé ainsi servi est de même qualité. »
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Hoang Anh Suong présente l'art de Thé vietnamien
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Quand on verse, il ne faut pas lever la théière trop haut pour éviter le bruit du jet. Il faut le faire couler doucement le long de la paroi de la tasse et le répandre dans le fond en un miroir jaune. Personne ne peut refuser une tasse de thé chaud et parfumé présentée délicatement des deux mains par la maîtresse de maison.
« Choisir le thé, le préparer sont des comportements culturels qui témoignent de la délicatesse et de l’égalité. Le boire en est un aussi. Il faut tenir la tasse avec ses deux mains et absorber le thé par toutes petites gorgées pour savourer toute sa quintessence. C’est l’art de thé. Le Vietnamien boit du thé avec ses cinq sens, voire avec toute son âme. » indique Madame Thu Vân, une Hanoienne.
Boire du thé ne sert pas simplement à étancher la soif. C’est aussi un acte social convivial, simple mais raffiné qui permet de témoigner de son amitié, de son entente ou de son hospitalité que ce soit, en famille, avec des amis ou au bureau.