(VOVworld) - Si vous êtes de passage dans le Nord-Ouest, gageons que vous ne voudrez plus participer à aucune festivité, où que ce soit. Pour peu que vous ayez vu les Thaï danser le xoe main dans la main, vous serez pris, vous aussi par cette même et inoubliable frénésie.
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Nous sommes maintenant dans la cour de la maison culturelle de la ville de Son La. Depuis cinq ans, tous les après-midi, les Thaï viennent ici pour apprendre à danser le xoe, leur danse folklorique. Mme Inh, professeur de danse, nous explique : « Les Thaïs possèdent un grand nombre de chansons et de danses, mais le xoe occupe une place particulière dans leur culture. C’est une danse qui se pratique à n’importe quelle occasion, pour les festivités, le Têt, pour l’inauguration d’une nouvelle maison, pour une prière… ».
Autour de nous, 12 danseurs, 8 filles et 4 garçons, se tiennent par la main pour former une ronde et danser en rythme. « Le xoe comporte 36 figures de danse au total. Le « Khắm khen » est la danse la plus populaire. C’est une danse où tout le monde est main dans la main pour symboliser la solidarité. Il y a aussi le « Khắm khăm mơi lảu », que l’on danse en l’honneur de ses invités, ou encore le « Nhom khăn », lorsque la récolte est abondante. » a dit Mme Inh.
Dans un autre coin, 6 femmes, vêtues de leurs habits traditionnels, dansent le « Nhom khan » sous la direction de Mme Inh. Elles font de petits pas en levant la main depuis la hanche. Chaque fois, les colliers en argent qu’elles portent sur les poignets se heurtent au rythme des tambours qui sont joués par des hommes venus du même hameau. Seng Pa, l’un des tambourinaires, nous raconte : « Nous nous rassemblons comme ça pour répéter une nouvelle pièce de xoe. C’est en tout cas notre loisir préférée après une journée pénible sur les brûlis. Pendant ces cours, les danseurs âgés nous donnent des conseils et des leçons. Ça nous permet aussi de préserver et de valoriser la culture de notre ethnie Thaï ».
Selon Hà Long, expert en culture Thaï, ces cours sont l’occasion, avant tout, de transmettre et de perpétuer une tradition. « La danse Xoe a évolué au fil du temps. Elle englobe des aspects plus modernes qui sont venus enrichir la tradition », a-t-il déclaré, « Si l’on parle de xoe traditionnel, on ne se réfère qu’à de petites rondes. Aujourd’hui, il y a de nouvelles figures avec les mains ou les pieds ».
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Des cours du même genre ont été également été mis en place dans les trois autres provinces montagneuses du Nord-Ouest habitées par l’ethnie Thaï, Yen Bai, Diên Biên et Lai Châu, pour répondre au besoin des jeunes qui aiment retourner à leurs racines, surtout lorsqu’il s’agit de serrer la main de l’élu de son cœur en dansant autour de la flamme.