Artisan d'un jour

Hoa Ha
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(VOVworld) - Paradoxe de la vie moderne, l’artisanat traditionnel a toujours la cote. La dernière tendance en vogue ? Fabriquer soi-même des objets en cuir. Il existe même, rue Hàng Bông, à Hanoi donc, un café qui s’en est fait une spécialité.     
(VOVworld) - Paradoxe de la vie moderne, l’artisanat traditionnel a toujours la cote. La dernière tendance en vogue ? Fabriquer soi-même des objets en cuir. Il existe même, rue Hàng Bông, à Hanoi donc, un café qui s’en est fait une spécialité.   

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« Mammon Leather & Café - 100% DIY Handcrafted Leather »… Ce sont ces quelques mots, gravés sur un joli écriteau en bois, qui tiennent lieu d’enseigne publicitaire à Mammon, un café-atelier qui ne désemplit pas. Une enseigne, donc, mais aussi une odeur bien particulière, celle du cuir tanné, qui vous prend à la gorge, dès que vous ouvrez la porte.

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Une odeur agréable, d’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, qui se mêle au son des marteaux. A l’intérieur, on découpe, on perce, on coud… Tout cela dans une atmosphère de ruche bourdonnante… Thu Trang, future architecte, artisan d’un jour : « C’est un portefeuille que je compte offrir à mon grand-frère pour son anniversaire. J’ai essayé de fabriquer des objets en cuir chez moi, mais je préfère le faire ici où l’outillage est complet et où l’ambiance est sympa. Chacun a sa petite lampe, son petit coin de travail… Et puis les gens sont aux petits soins… ».

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Un petit espace-atelier, donc, mais avec de petites tables où l’on vous sert quelques boissons typiques du vieux quartier, comme du café ou des jus de fruits.  

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Mais que l’on ne s’y méprenne pas, il s’agit avant tout d’un atelier artisanal, où Nguyên Tuân Dung et ses employés, également compagnons, fabriquent et aident à fabriquer des accessoires en cuir. Pas difficile d’identifier le patron, c’est ce jeune homme souriant aux lunettes épaisses, qui passe de table en table pour aider ses clients. Il confie : « J’ai créé cet atelier d’abord pour fabriquer les accessoires en cuir et traiter des commandes. Mais mes amis souhaitaient que je leur apprenne à faire ces objets par eux-mêmes et ils voulaient aussi avoir un espace de rencontre. J’ai alors eu l’idée d’ouvrir ce petit café. Au début j’ai rencontré plusieurs difficultés. Il faut dire que j’ai dû abandonner le métier que j’exerçais depuis déjà 3 ans et que ce n’était pas de nature à rassurer tout le monde. Et c’est sans compter les loyers qui sont particulièrement élevés, ici, dans ce quartier très touristique.

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Nguyên Tuân Dung, patron du café Mammon

Il fallait en effet une bonne dose de culot pour se lancer dans ce nouveau modèle de commerce. Du culot, c’est vrai, mais aussi de la passion. Nguyên Tuân Dung : « J’ai commencé à vendre des accessoires en cuir il y a plus d’un an. Au fur et à mesure, je me suis aperçu qu’on pouvait faire énormément de choses en cuir, des choses très utiles dans la vie courante. Du coup, j’envisage de développer mes activités. Je pense que c’est vraiment un créneau intéressant… »      

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Pour un apprenti, le travail le plus compliqué consiste peut-être à choisir parmi des centaines de pièces de cuir de différentes couleurs, textures, et qualités. Les matières premières qui sont essentiellement du cuir de bœuf et de buffle, sélectionnées par Nguyên Tuân Dung lui-même, peuvent se classer en plusieurs catégories selon leurs fonctions : celles qui conviennent aux portefeuilles, aux sacs, aux étuis pour portable ou aux ceintures... Au lieu de payer 500 mille dongs pour un portefeuille, vous pouvez passer 3 heures à le faire vous-mêmes et ne dépenser qu’environ 200 mille dongs pour la pièce de cuir. Tous les outils nécessaires sont à votre disposition.

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Jeroen, un Néerlandais : « J’aime bien l’ambiance relaxante ici, qui est stimulante. Je trouve formidable cette idée de faire des objets soi-même, qu’on peut ensuite offrir. C’est mieux que de les acheter. ». Quang Huy, designer : « On peut fabriquer n’importe quel objet, n’importe quand. C’est très pratique et très distrayant. Même si ce café est nouveau, il attire beaucoup de monde. Le travail n’exige pas beaucoup de compétences. Ça prend du temps mais on ne se sent jamais fatigué ici car on peut travailler, tout en se distrayant et en apprenant des choses. ».

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Mais Tuân Dung ne compte pas de s’arrêter là, il souhaite rendre Mammon plus utile à la communauté : « Il y a une cliente irlandaise qui est venue plusieurs fois à notre café, et qui a amené beaucoup de gens ici. On essaie de monter avec elle un projet visant à aider les enfants de Sapa en créant des articles mêlant cuir et brocatelles à leur profit. »      

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Photos : VOV/Hoa Ha

Voilà !... Un après-midi chez Mammon est certainement digne d’être vécu. C’est un après-midi à la découverte d’un artisanat et d’un mode de vie traditionnels, et qui sait… à la découverte de votre propre talent…    

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