Les rituels d’un cycle de vie des Tày

Giàng Seo Pùa
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(VOVWORLD) - Les Tày vivent dans plusieurs provinces montagneuses du Nord et dans certaines provinces des Hauts plateaux du Centre. Où qu’ils soient, ils pratiquent des rites religieux similaires, dont deux cérémonies majeures, l’une pour marquer le premier mois d’un bébé et l’autre, pour souhaiter longévité à un senior.

Les rituels d’un cycle de vie des Tày - ảnh 1La cérémonie marquant le premier mois d’un bébé des Tày. Photo: TTXVN

La cérémonie marquant le premier mois d’un bébé est la première des rituels d’un cycle de vie des Tày. Elle a lieu généralement au 33e jour après la naissance du bébé. La famille fait alors venir un chaman pour conduire la cérémonie et présenter officiellement le bébé aux ancêtres. Le rite le plus important de la cérémonie est dédié aux fées marraines. Il peut durer jusqu’à trois heures, devant l’autel des ancêtres, comme nous l’indique Nguyên Van Chu, un Tày de Hà Giang.

«Auparavant, pour exprimer leur gratitude aux fées marraines, nos ancêtres devaient présenter en offrandes soit un cochon, soit une chèvre, voire un buffle. Mais maintenant, un coq ou un canard suffit. On coupe le vêtement supérieur du bébé, pour constituer des fleurs, neuf fleurs si c’est une fille et sept si c’est un garçon. Ces fleurs seront présentées en offrandes, pour informer les fées marraines que le bébé est descendu sur Terre en tant qu’humain, et qu’il est désormais soigné et éduqué par ses parents terriens», explique-t-il.

Selon la croyance des Tày, ce sont les fées marraines qui offrent aux couples des enfants. Le chaman sert d’intermédiaire entre les parents et ces fées. Au nom des parents, il présente aux fées les offrandes et leur demande l’autorisation pour donner un prénom au bébé. Ensuite, il acte la reconnaissance officielle par les fées du bébé en tant que nouveau membre de la famille. Dans cette cérémonie, en plus des offrandes, l’élément le plus important est un porte-bébé confectionné par la grand-mère maternelle. Hoàng Tuong Lai, un Tày de Yên Bai, nous en dit plus.

«La grand-mère coupe le vêtement supérieur qu’a porté sa fille le jour où elle s’est mariée pour confectionner un porte-bébé destiné à son petit-enfant. Le chaman bénit le porte-bébé, souhaitant que l’enfant reste sage et ne pleure pas quand il est porté par sa mère, son père ou sa sœur», précise-t-il.

Outre la cérémonie marquant le premier mois d’un bébé, les Tày organisent également une cérémonie pour souhaiter longévité à leurs seniors. Cette cérémonie a lieu de nuit et se termine au matin. La famille installe trois plateaux d’offrandes au pied de l’autel des ancêtres: un plateau composé de plats végétariens destiné aux fées marraines et deux plateaux de plats avec de la viande destinés aux ancêtres et aux divinités. Nguyên Van Chu, de Hà Giang, nous donne plus de précisions.

«Les Tày ont droit à une cérémonie de longévité à l’âge de 61 ans. Les offrandes incluent neuf pâtes de riz gluant pour les femmes, sept pâtes pour les hommes, ainsi que du porc. Ça peut être un porc en entier ou seulement la tête et les quatre pattes. À 70 ans, les seniors ont droit à une cérémonie encore plus somptueuse, lors de laquelle ils obtiennent la reconnaissance d’autres personnes de leur âge», dit-il.

Pour souhaiter longévité à un senior, ses enfants, petits-enfants et proches se rendent à la cérémonie avec chacun une poignée de riz. Après les rites, ces poignées de riz seront versées dans un panier. Un morceau de tissu noir est mis sur le panier, symbolisant un pont reliant la terre au ciel. Sur le tissu sont disposées des baguettes croisées et de l’argent votif, symbolisant les travées du pont et le péage nécessaire pour ce trajet de la terre au ciel du souhait de longévité des terriens.

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