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Lê Van An est implanté à Khanh Lâm depuis 2003. Au départ, il possédait 7 hectares de forêt, dont le tiers a progressivement été reconverti en superficie agricole, conformément aux règlements en vigueur. Assez rapidement, Lê Van An s’est aperçu que la riziculture ne lui rapporterait pas beaucoup. Aussi a-t-il décidé de se lancer dans la fruiticulture et la pisciculture. Bien lui en a pris ! Ses pamplemousses, ses mangues et ses poissons lui rapportent 100 millions de dôngs (soit 4.000 euros) chaque année...  

« J’ai commencé avec un demi-hectare, et ça m’a quand même permis d’empocher chaque année quelques dizaines de millions de dôngs. Il faut dire que les arbres fruitiers, ça rapporte beaucoup plus que le riz ! D’ailleurs, regardez, maintenant je n’ai plus que des arbres fruitiers et des élevages de poissons », nous fait-il observer.   

Désireuses d’épauler les agriculteurs locaux, les autorités leur proposent des prêts à taux préférentiels. Nguyên Van Tinh a ainsi pu développer son exploitation de produits biologiques. Sur seulement un hectare, il a construit une serre de 400 m2, installé un bassin piscicole et planté des arbres fruitiers.

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« Comme le sol est riche en alun, on a dû utiliser du phosphore, de la chaux et du fumier pour le fertiliser », nous explique-t-il. « Pour ce qui est des légumes, on a appliqué de nouvelles techniques qui marchent vraiment très bien puisqu’un carré d’une dizaine de mètres carrés me rapporte environ 600.000 dôngs ». 

Si la commune de Khanh Lâm a pu ainsi émerger, c’est au dynamisme de sa population qu’elle le doit. Sur place, le niveau de vie ne cesse de s’améliorer, avec un revenu annuel qui avoisine désormais les 45 millions de dôngs (1.800 euros) par habitant. Quant au taux de foyers pauvres, il est passé de 1.100 en 2016 à 200 en 2020, soit moins de 6% de la population locale. Khanh Lâm dispose par ailleurs d’un réseau routier parmi les plus modernes de tout le district d’U Minh… Voilà donc une commune résolument engagée sur la voie du progrès, et bien décidée à aller de l’avant, comme nous le confirme Huynh Thanh Luol, son maire adjoint.

« Au niveau communal, on encourage beaucoup les agriculteurs à expérimenter de nouveaux modèles, l’idée étant bien évidemment de sortir de la pauvreté. Pour l’instant, on compte surtout sur les fruits, les légumes et les poissons. Et visiblement on a misé sur les bons chevaux ! », se félicite-t-il.  

Chacun l’aura deviné, tous ces changements portent l’empreinte de cette nouvelle ruralité sur laquelle le Vietnam compte pour moderniser son agriculture. À ce jour, Khanh Lâm a atteint 15 des 19 critères en vigueur : autant dire que la consécration est proche…