Địch Vĩ, un village qui a du chien !

Tô Tuân
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(VOVWORLD) - Difficile, en ce début d’année du Chien de ne pas parler de… chien !... Nous allons donc en parler, et d’autant plus volontiers que dans les croyances populaires, le chien est un animal qui apporte la joie. Mais celui dont il est question aujourd’hui a deux particularités : celle d’être pétrifié - vous allez voir pourquoi - et celle d’être le génie tutélaire de Dich Vi, un village de la banlieue hanoïenne.    
Địch Vĩ, un village qui a du chien ! - ảnh 1La statue de Hoàng Thach, le génie tutélaire du village - Photo Phu Sy/VOV

Dich Vi, Dich Dinh de nos jours, est un village rattaché à Phuong Dinh, une commune du district de Dan Phuong. Il se niche au bord de la rivière Day.

Voilà pour les présentations géographiques. Venons-en maintenant au sujet qui nous intéresse. Pour cela, il faut se rendre dans la maison communale du village, laquelle est dédiée au culte de Linh Lang Dai Vuong, le 4ème fils du roi Ly Thanh Tông, mais aussi d’un certain Hoàng Thach, ce dernier étant le génie tutélaire du village.   

Et c’est un chien !

Cette légende que je vous raconte maintenant est aussi vieille que la mémoire collective.

Ngoc Tri et Hoàng Thach étaient deux frères qui habitaient tous deux au bord de la rivière Hat. Un jour, l’aîné, Ngoc Tri, part à la guerre, confiant alors sa maisonnée aux bons soins de son frère, Hoàng Thach donc. Mais une mauvaise surprise l’attend à son retour : sa femme est enceinte… Furieux, il accable son frère et le tue en le traitant de… chien. Mais quand sa femme accouche d’un monstre, il comprend qu’il a injustement accusé Hoàng Thach, lequel a entre-temps pris la forme d’un chien pétrifié, un chien pétrifié qui va être emporté par les eaux jusqu’au niveau du village de… Dich Vi.

« C’est une pratique qui reste solidement ancrée dans les mœurs », nous indique Nguyên Chi Cuong, le gardien de la maison communale du village. « Avant, quand les gens passaient devant la maison communale, ils devaient se prosterner devant Hoàng Thach. Il faut dire qu’on lui prête beaucoup de pouvoirs, à Hoàng Thach, notamment celui d’exaucer les vœux ou de résoudre les litiges familiaux… Je connais des gens qui avaient perdu des bijoux, dans mon hameau. Eh bien ils les ont retrouvés après avoir invoqué Hoàng Thach !... »

Địch Vĩ, un village qui a du chien ! - ảnh 2Photo Lê Trang/ Bưu Điện Việt Nam

 Il y a une colline, à l’entrée du village, où l’on trouve une petite esplanade consacrée au culte du chien. Et naturellement, on y trouve des statues de chiens, la plus grande mesurant un mètre de haut et étant entourée de chiens plus petits, tous plus expressifs les uns que les autres. Toutes sont orientées vers la rivière Hat, c'est-à-dire entre Ba Vi et Tam Dao. Depuis des générations, les villageois font appel à ces chiens de pierre pour résoudre leurs différends. C’est devant eux qu’ils font leurs serments, en coupant un bananier ou en cassant un bol. Ils croient que les serments faits dans cet endroit sacré ne peuvent être violés, sous peine de mort… Toutes ces anecdotes, aussi invraisemblables puissent-elles paraître, ont en tout cas pour effet de garder intacte l’esplanade de culte dédié à Hoàng Thach, qui a droit à tous les égards, comme nous l’explique Cao Thi Hoi, une villageoise.

« On lui brûle des bâtonnets d’encens tous les 1er et les 15ème jours des mois lunaires. On s’en remet à lui pour les études de nos enfants, mais aussi quand il s’agit de retrouver un objet perdu ou de résoudre des conflits », nous dit-elle.   

Ce culte du chien explique en partie l’aspect paisible de ce village, où honnêteté, loyauté et attention à autrui sont les mots d’ordre.

Dich Vi, un village qui a du chien !       

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