Voyager, c’est d’abord ne pas comprendre…

Thùy Linh
Chia sẻ
(VOVWORLD) - Comment un étranger regarde la vie dans un pays étrange, avec un regard étrange? Jean-Pierre Ouster a sa propre réponse. On peut la trouver dans son livre Passer au Sud, unlivre qui raconte sa découverte du Vietnam en mettant l’accent sur la circulation «à la vietnamienne»…

Voyager, c’est d’abord ne pas comprendre… - ảnh 1Jean-Pierre Ouster (au milieu). Photo: Thùy Linh

Le regard d'un étranger qui arrive au Vietnam est un regard d’un étranger puisque par définition, quand il arrive, il ne connaît pas le Vietnam. Donc il a tout à découvrir… Je dis souvent, moi, que voyager c'est d'abord ne pas comprendre... On ne comprend rien par ce que justement on arrive dans un monde dont on ne connaît pas la langue et où tout est nouveau. On rencontre une autre culture qu'on ne connaît pas. Mais c'est ça qui est intéressant. C'est une démarche très intéressante et c'est petit à petit qu'on essaie de comprendre un tout petit peu et qu'on découvre certaines choses...

VOVworld: Que signifie pour vous la publication de ce livre en langue vietnamienne?

Inutile de vous dire que je suis extrêmement content que le livre soit édité en vietnamien puisque à partir de l'édition vietnamienne, il sera accessible aux Vietnamiens qui ne parlent pas français…

VOVworld: Si vous deviez résumer votre livre en quelques mots…

Alors ce livre sur le Vietnam, qui s'appelle Passer au Sud, c'est une découverte progressive de la culture vietnamienne à travers mes découvertes quotidiennes, à partir de mes surprises, de mon incompréhension, de toutes les questions que je me suis posé sur le Vietnam et par voie de conséquence sur moi-même au fur et à mesure...

Voyager, c’est d’abord ne pas comprendre… - ảnh 2La couverture du livre

Le livre a fait un choix aussi un peu audacieux, pourrait-on dire, puisque quand je suis arrivé, je ne comprenais rien du tout, je découvrais tout à fait le pays... J'ai d'abord été frappé par la circulation au Vietnam, qui est très différente de la circulation en Europe de l'Ouest, et cette circulation m'impressionnait tellement que j'ai commencé à la décrire pour me dire que cette circulation était sans doute un reflet de toute la culture vietnamienne. Donc la circulation est le fil conducteur de mon livre. 

VOVworld: Qu’attendez-vous du lecteur?

Alors si mes lecteurs vietnamiens - j'espère qu'ils seront nombreux - apprécient mon livre, évidemment je m'en réjouis. Moi, alors je le dis encore une fois très modestement, je pense que chaque personne vit sa culture comme une évidence: puisqu’on est né dans sa culture, on trouve ça naturel. Et donc je pense qu'il est toujours très important de prendre du recul par rapport à soi-même pour se voir de plus loin et d'une autre manière. Et c'est ça, je pense, qui peut faire l’intérêt de ce livre. Dans ce livre, vous les Vietnamiens, vous êtes vus par ce regard extérieur et à la limite, j'espère que le lecteur sera surpris de voir comment il est perçu par ce regard étranger. C'est difficile de dire ce que je trouve le plus important ou le mieux dans mon livre et je terminerai si vous voulez bien par un souhait, à savoir que je serais très heureux que l'exercice inverse se fasse. C'est à dire que si un écrivain vietnamien vient en Belgique et écrit un livre pour décrire son point de vue à lui sur ma propre culture, eh bien je serais très intéressé et j'irai acheter son livre tout de suite…

Commentaires