Ivo Sieber, ambassadeur de Suisse au Vietnam. Photo: Duc Quy/VOV5

C'est une histoire de succès. Ces 50 dernières années, les relations se sont développées de manière très dynamique et les perspectives sont très positives. Maintenant, ce n'est pas un moment facile pour organiser des célébrations mais on essaie de faire de notre mieux. On a eu des visites très importantes. Début août, Ignazio Cassis, qui est l’actuel vice-président de la Confédération helvétique et le chef du département confédéral des Affaires étrangères, a effectué une visite officielle au Vietnam, au cours de laquelle il a rencontré son homologue et plusieurs hauts dirigeants vietnamiens. Beaucoup de sujets ont été abordés. Les deux parties ont discuté des préparatifs de la prochaine visite en Suisse des hauts dirigeants vietnamiens.

On a aussi des contacts très réguliers entre les deux ambassades. Un des projets les plus importants de l’ambassade de Suisse au Vietnam, c'est l'ouverture d’une «salle de conférence de Genève» dans le nouveau bâtiment de l'Académie diplomatique du Vietnam. Ce projet se terminera à la fin de ce mois et symbolisera l'engagement de la Suisse au Vietnam surtout dans le domaine de la diplomatie. Ça montre aussi des liens très étroits entre les deux «villes de la paix» Hanoi et Genève en particulier et entre le Vietnam et la Suisse en général. On a plusieurs d'autres activités culturelles qui devaient être reportées en raison de la crise sanitaire. On espère pouvoir organiser dans les prochaines semaines les célébrations des 50 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la Suisse et le Vietnam.

Actuellement, la coopération bilatérale s’articule autour de quels piliers?

Le pilier politique est clair avec des contacts et des visites régulières au plus haut niveau. L'économique est aussi un pilier principal de nos relations. Le commerce entre nos deux pays a augmenté. On a plus de 3,2 milliards de francs suisses d'échange de bien, même dans cette période pandémique. Les investissements de la Suisse au Vietnam sont également substantiels avec un peu plus de 2 milliards de dollars. Il y a 100 compagnies suisses qui sont établies au Vietnam et qui génèrent plus de 20.000 emplois. On est en train de négocier un accord de libre-échange entre le Vietnam et l'Association européenne de libre-échange (AELE). Il s'agit d'un accord de grande envergure dont l'objectif est de réduire les obstacles et de faciliter les échanges commerciaux et économiques entre nos deux pays.

À votre avis, qu’est-ce que le Vietnam doit faire pour entrer pleinement dans ce marché prometteur?

Je crois que c'est la dynamique du secteur privé du Vietnam qui compte. Les entreprises vietnamiennes qui ont du succès sont des entreprises qui proposent de bons produits et ça fait ouvrir les marchés.

Le Vietnam, lui, est l’un des deux pays de l’ASEAN à avoir une balance commerciale excédentaire avec votre pays. Quels sont les produits vietnamiens les plus importés par la Suisse et les produits suisses les plus exportés vers le Vietnam?

Les principaux produits d'exportation du Vietnam sont les biens électroniques, les chaussures, les vêtements, ainsi que les produits agricoles. Pour la Suisse, ce sont les machines, les produits chimiques et pharmaceutiques et les montres.

13 tonnes d'aides médicales en provenance de Suisse sont arrivées à Hô Chi Minh-ville, le 13 août. Photo: baoquocte.vn

Quels sont les projets les plus marquants qui ont été lancés par nos deux pays dans le cadre de leur coopération sanitaire, notamment en cette période épidémique?

La pandémie est un grand problème et aussi un grand défi pour la Suisse comme pour le Vietnam. Les impacts sont énormes. Nous avons un engagement traditionnel dans les secteurs pharmaceutique et médical dans nos coopérations internationales. Là, on est l'un des bailleurs principaux pour le système onusien Covax qui met à disposition des vaccins pour les pays en voie de développement. Nous nous sommes aussi engagés fortement dans le développement des thérapies. Ici, au Vietnam, nous avons donné une aide d'urgence lors de la visite de notre vice-président Ignazio Cassis. Cette aide comprend un montant de 5,5 millions de dollars, des kits de test et des équipements médicaux. L'autre élément important, c'est nos entreprises pharmaceutiques qui sont très présentes au Vietnam et qui essaient des médicaments pour traiter les malades. Nos compagnies logistiques, elles, facilitent l'importation et la distribution des vaccins dans le pays. C'est une combinaison entre activités officielles gouvernementales et secteur privé.