PyeongChang 2018: une victoire pour la langue française

Anh Tuan
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(VOVWORLD) - Vous l'avez peut-être remarqué en regardant les épreuves des Jeux olympiques de PyeongChang. Toutes les annonces sont faites en anglais... et en français, qui est la première langue officielle de la compétition. Eh oui! Mais pour en arriver à ce brillant retour en force de la langue de Molière sur la scène internationale, il aura fallu un effort collectif de l'Organisation internationale de la Francophonie et de toutes les forces vives de la francophonie.
PyeongChang 2018: une victoire pour la langue française - ảnh 1Présence de la langue française dans les lieux publics ou dans le village olympique - Photo Dang Duong/CVN

Pour la première fois au pays du Matin calme, les adeptes de la langue de Molière ont pu se sentir «chez eux», et ce dès leur sortie de l’avion, grâce à une signalétique en français qui les aura accompagné jusqu’aux sites de compétition de PyeongChang. On est totalement à l'opposé de ce que décrivait Manu Dibango, Grand témoin de la Francophonie aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, qui n’avait pas hésité à pointer du doigt «un traitement assez catastrophique de la langue française». Visiblement, les Sud-Coréens auront eu à cœur de rectifier le tir et de s’attirer les bonnes grâces de l’Organisation internationale de la Francophonie. Ils se sont en tout cas attirés celles de Fleur Pellerin, ancienne ministre française de la Culture et de la Communication, Sud-Coréenne de naissance, qui était présente à Pyeongchang en tant Grand témoin de la Francophonie.

«C'était un peu un défi parce que ce n'est pas forcement évident pour des jeux d'hiver où il y a moins d'athlètes francophones, pour des jeux en plus très asiatiques avec un public qui est essentiellement un public de la région», nous dit-elle. «Ce n'est pas évident de proposer une signalétique en français, en anglais et en coréen. Mais je trouve que les organisateurs coréens ont vraiment joué le jeu. Et je suis très satisfaite de voir que le français est bien présent dans le village Olympique, à l'aéroport d'Incheon et puis surtout dans les annonces officielles. Notamment pendant la cérémonie d'ouverture… C’est vraiment très émouvant. J’ai été très touchée d'entendre certaines annonces en français, notamment lorsque la délégation de la Corée a défilé.»

PyeongChang 2018: une victoire pour la langue française - ảnh 2Fleur Pellerin, ancienne ministre française de la Culture et de la Communication, à PyeongChang en tant Grand témoin de la Francophonie - Photo Dang Duong

Ce beau résultat a été obtenu de haute lutte par l’OIF. Depuis 2004, il est de tradition qu’un “Grand témoin” soit désigné pour veiller au respect de la règle 23 de la Charte Olympique en vertu de laquelle “la langue française est, avec l'anglais, la langue officielle des Jeux Olympiques”. La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean, avait également fait le déplacement.

«Oui, ça me fait plaisir de voir qu’à l'aéroport le français est là, mais il va falloir rester très attentif aussi au village Olympique, aux circuits, aux différents sites, à l'information… Il faut effectivement que tout cela doit disponible également en français et c'est tout le travail du Grand témoin. Le Grand témoin, sans jouer le rôle de gendarme, vient et fait des recommandations à cet égard. Et lorsque le pays hôte des jeux retient ces commandations, c'est gagnant pour ce pays: Nous voulons que chaque pays qui relève ce défi puisse s’enorgueillir de l’avoir fait et de l’avoir si bien fait. Les autorités coréennes savent qu’au prochain sommet lorsque l’on parlera des jeux, nous aurons envie, aussi, de leur décerner une belle médaille», nous explique-t-elle.    

PyeongChang 2018: une victoire pour la langue française - ảnh 3La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean - Photo Dang Duong

C'est gagnant... également pour l'OIF et les utilisateurs de cette langue de charme. La bataille de PyeongChang se termine donc sur une grande victoire. Mais qu'en est-il pour les prochaines éditions?

«Pour prendre un langage un peu sportif, nous allons vraiment monter en puissance grâce à ces grand rendez-vous dans cette région du monde», précise Michaëlle Jean. «Je crois que le prochain rendez-vous au Japon sera important car le Japon s’intéresse à la francophonie. La coopération avec le Japon est déjà présente dans l'espace francophone. La francophonie, c'est un espace de solution dans lequel nous mettons en partage toutes les solutions que nous savons construire face à des problèmes criants, des situations que nous voulons vaincre ensemble.»

A noter que la francophonie est présente dans tous les domaines majeurs du monde que soit l'éducation, l'économie, le maintien de la paix et d'autres encore. «La langue française en francophonie est un levier, un trait d’union pour agir et pour faire: penser, entreprendre, innover, inventer et construire la paix», nous dit Michaëlle Jean.  

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