Mai Viêt Anh, «le» Vietnamien des ateliers Jean Nouvel

Thuy Linh
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(VOVWORLD) - Ancien élève des classes bilingues du lycée Hanoï-Amsterdam, Mai Viêt Anh s’est ensuite orienté vers l’architecture, qu’il étudie en France. Désormais diplômé de l’École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles, il s’apprête à intégrer les ateliers Jean Nouvel.
Mai Viêt Anh, «le» Vietnamien des ateliers Jean Nouvel - ảnh 1Mai Viêt Anh

Pour se faire une idée de ce que cela représente, il faudrait imaginer un jeune footballeur en herbe à qui on proposerait d’intégrer l’un des clubs les plus prestigieux de la planète… Pour en revenir à Mai Viêt Anh, il a accepté de répondre aux questions de Thuy Linh…     

VOVworld: Pourquoi avez-vous choisi de devenir architecte et pourquoi la France?

L’architecture, c’est un art qui embrasse la science, et qui est sans doute un bon compromis entre ce que j’aime faire et ce que je peux faire. D’une certaine manière, j’ai une relation prédestinée avec la France... Mes 12 années de classes bilingues y sont forcément pour beaucoup… Ça, plus la réputation des écoles d’architecture en France, ça m’a assez logiquement amené, à faire mes études à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles.

VOVworld: Quels ont été les moments les plus difficiles dans votre cursus et comment les avez-vous surmontés?

La première année en France a été l’année la plus dure pour moi... Nouvelle ville, nouvelle vie… J’ai dû tout faire moi-même. Ce n’est pas un manque de préparation, je pense, mais quand on se retrouve face à des procédures administratives, face à la nécessité d’habiter en collocation avec des étrangers, de s’immerger dans une nouvelle culture… Dans ces cas-là, on est quand même content d’avoir une famille, même à des milliers de kilomètres… Et puis bon, petit à petit, j’ai commencé à me faire des amis et à m’intégrer…          

Cela étant, mes débuts à l’Ecole d’architecture ont été difficiles, aussi. Il y avait une telle surcharge de travail… Ma première année s’est soldée par un échec, d’ailleurs. Ça a eu ceci de bien que ça m’a permis de prendre du recul par rapport à ma décision d’aller   étudier en France. L’année suivante, par contre, j’ai eu l’opportunité de travailler 8 mois en tant qu’assistant chef de projet dans une agence d’architecture. Ça a été très enrichissant: ça m’a permis de réaliser des études de projet, de visiter des chantiers, et de participer à des concours. A partir de là, j’ai su ce que je voulais : créer ma propre agence d’architecture et contribuer par mes connaissances et mes expériences au développement social.

Mai Viêt Anh, «le» Vietnamien des ateliers Jean Nouvel - ảnh 2Mai Viêt Anh (droite) et sa coéquipière dans son projet de fin d’étude à l’Ecole d’architecture

VOVworld: Et au fil de votre cursus, quels ont été les réalisations ou les évènements qui vous ont le plus marqué?

Pendant mes stages, j’ai travaillé sur plusieurs projets intéressants, mais dont je ne peux pas parler pour clauses de confidentialité… Sinon, dans le cadre du master, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs concours, avec des sujets variés : un immeuble au centre de Nagoya, un gratte-ciel à Boulogne… J’ai beaucoup aimé plancher sur ces projets-là qui m’ont vraiment permis de développer des concepts. 

Et puis, comment ne pas le mentionner ? Il y a eu aussi mon projet de fin d’études qui portait sur un projet d’urbanisme à Marseille, un projet qui avait ceci d’intéressant qu’il intégrait une vraie dimension socio-culturelle, avec une réflexion sur la place de l’être humain dans la Cité, sur son interaction aavec les élements naturels... Autant de questions qui vont dans le sens de ce que je veux faire, a priori...    

VOVworld : Vous avez effectué un stage de 6 mois dans les ateliers Jean Nouvel, que vous vous apprétez maintenant à intégrer...  

Oui, et ça, c’est vraiment une expérience hors du commun. Hors du commun parce que dans ces ateliers, il y des gens qui viennent vraiment des quatre coins du monde et qui couvrent des domaines d’activités très variés : il y a des architectes, forcément, mais aussi des urbanistes, des paysagistes, des graphistes, des maquettistes... C’est très complet. Je connaissais déjà bien l’univers de Jean Nouvel pour avoir travaillé sous la direction d’un chef de projet qui avait été l’un de ses collaborateurs. Et c’est vrai que de toutes façons, Jean Nouvel, c’est quand même la grande référence en matière d’architecture contemporaine. C’est vraiment une sommité mondiale...      

VOVworld : Comment s’est passée la sélection ? Quels sont les critères ?

Rien d’extraordinaire, en fait : J’ai envoyé un CV, une lettre de motivation, et bien sûr un portfolio. Pour ce qui est des critères, je ne sais pas trop à vrai dire... J’imagine qu’il faut faire preuve d’un bon niveau et surtout d’une vraie détermination à mener un projet, à s’investir à fond dans un projet...  

Mai Viêt Anh, «le» Vietnamien des ateliers Jean Nouvel - ảnh 3Mai Viêt Anh (gauche) et sa tutrice de ses études de master au Japon

VOVworld: Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires un jeune architecte, aujourd’hui?

Eh bien je pense qu’à l’heure actuelle, un architecte doit surtout être capable de transmettre ses idées et de convaincre, y compris des néophytes en architecture. En d’autres termes, il faut savoir se faire l’avocat de ses projets !... Mais il faut aussi bien comprendre que l’architecture est étroitement liée aux grands enjeux socio-économiques d’un lieu donné, mais aussi d’une époque donnée... C’est particulièrement vrai, aujourd’hui, où la dimension écologique prend une importance de plus en plus grande dans l’univers de l’architecture, qui tend à un vrai respect de l’environnement.       

VOVworld: Avez-vous des conseils à donner aux étudiants francophones qui envisagent de suivre votre voie ?

Le premier conseil que je pourrais donner, c’est tout simplement d’avoir le goût du défi à relever, de ne pas avoir peur de sortir de sa petite zone de confort...  Le deuxième, ce serait de faire des choix clairs et de s’y tenir, un peu comme un marin qui se fixe un cap... Ah, et puis il faut aussi être capable de se fixer des priorités, de faire la part de ce qui est vraiment essentiel...      

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