L’accord de libre-échange et l’accord de protection des investissements entre le Vietnam et l’Union Européenne (EVFTA – EVIPA) ont été signés le 30 juin 2019 |
Au-delà des aspects techniques, les bénéficiaires de ces accords seront les entreprises vietnamiennes. Elles devront cependant respecter strictement les normes d’origine des produits et les normes techniques sur la protection des consommateurs et de la propriété intellectuelle.
La balance commerciale entre le Vietnam et la France est déficitaire de plus de 4 milliards d’euros et celle entre le Vietnam et l’Union européenne affiche un déficit de 6 milliards. Le Vietnam continuera d’importer les produits européens et français tandis que ces accords permettront aux entreprises européennes et françaises de pénétrer plus facilement au Vietnam, dans les secteurs agroalimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. Ce sera bénéfique pour les consommateurs vietnamiens. Ces accords aideront les entreprises vietnamiennes à s’intégrer au marché international.
VOV5: À votre avis, quels sont les points forts et les points faibles des entreprises vietnamiennes?
Le dynamisme et la jeunesse sont des atouts des entreprises vietnamiennes. Elles ont envie d’apprendre et d’entreprendre. Néanmoins, il y a également des freins. En général, les entreprises vietnamiennes sont de taille moyenne ou petite. Elles manquent également d’expériences internationales, d’organisation et de ressources humaines. Ce sont des points importants pour «conquérir» le marché européen en général et français en particulier.
VOV5: Que pensez-vous de la compétitivité du Vietnam notamment dans le secteur agroalimentaire?
Au-delà des chiffres et des classements, il faut analyser la réalité du terrain. Le Vietnam s’est classé dans les premiers exportateurs de certains produits agricoles: le café, le riz, les noix de cajou et le poivre, mais ces produits ne sont pas encore très présents sur le marché européen, ni sur le marché français. Le café, par exemple, est un bon atout, mais en même temps, il souffre d’une faiblesse. Quand on analyse le café transformé ou bien consommé dans le monde, on ne voit pas le café vietnamien. Le café vietnamien est encore exporté sous forme brute parce que le Vietnam ne possède pas suffisamment d’équipements de transformation.
Nguyên Hai Nam, le président de l’ABVietFrance |
VOV5: Ces derniers temps, votre association s’est montrée active pour le rayonnement de l’art culinaire vietnamien en France.
L’ABViet France répond au besoin des secteurs qu’on qualifie de «fédérateurs», à savoir le tourisme, l’art et la gastronomie. Sur le plan gastronomique en particulier, avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et celui de la Culture, des Sports et du Tourisme, nous sommes toujours prêts à donner un coup de main pour l’organisation de «découvertes gastronomiques du Vietnam» en France. Tout récemment, nous sommes intervenus pour faire venir le président de l’association des chefs du Vietnam (VICA), Nguyên Thuong Quân, et plusieurs chefs de cuisine vietnamiens à Perpignan, une ville située dans le sud de la France. Nous avons également organisé une rencontre entre des chefs de cuisine vietnamiens et français. Par ailleurs, nous donnons aussi un coup de pouce aux jeunes chefs de cuisine français d’origine vietnamienne comme Huynh Khanh Ly, une Viêtkiêu de la deuxième génération qui a été la lauréate de l’émission «MasterChef France» de 2015. Elle est en train de monter un bistro qui mélange les cuisines française et vietnamienne.