Marie-Christine Saragosse, présidente-directrice générale de France Médias Monde. Photo: Duc Quy/VOV

Au Vietnam, il y a Canal + qui est un grand groupe privé français qui est partenaire ici déjà d’un bouquet. Il y a aussi TV5 monde qui est déjà présent ici et qui est sous-titré en vietnamien. Ce sont des groupes qui sont déjà présents au Vietnam. Concernant les chaînes françaises, elles diffusent souvent des films vietnamiens, des documentaires sur le Vietnam même si elles ne sont pas présentes ici. Le Vietnam est un sujet familier pour les Français.

VOV5: Vous avez déjà passé beaucoup d’accords de diffusion et de distribution avec des opérateurs vietnamiens. Alors quel est le regard que vous portez sur leurs potentialités ou bien leurs atouts ?

Je trouve de façon générale que le Vietnam se développe à grande vitesse. Je suis venue pour la première fois en 2011 et 7 ans plus tard, je trouve que le paysage s’est beaucoup enrichi et qu’il y a beaucoup d’initiatives privées, avec beaucoup d’investissements également sur le numérique et sur Internet. Je trouve que c’est un des pays extrêmement dynamiques en matière audio-visuelle. Donc, il y a à la fois une tradition de grands metteurs en scène de cinéma, de films qui sont déjà connus, et aussi beaucoup de dynamisme des opérateurs audio-visuels. Le Vietnam est aussi un pays très étonnant parce qu’en très peu de temps, il s’est développé vraiment énormément et je pense que c’est un pays qui a vocation  à être leader en Asie.

VOV5: Avez-vous reçu l’appui des autorités de tutelle du Vietnam?

Déjà, on n’aura jamais pu être présent au Vietnam sans l’appui des autorités vietnamiennes. Elles nous ont accordé la licence. J’ai rencontré le ministre de la Communication et il est très demandeur, il veut que la chaîne France 24 en français soit présente. Il trouve que c’est une très bonne chose pour le Vietnam d’avoir cette chaîne en français, aussi pour que le lien entre la langue française et le Vietnam soit renforcé, à la fois pour des raisons économiques, pour le tourisme, mais aussi pour que les Vietnamiens aient un atout supplémentaire, avec une chaîne en français pour mieux parler le français, notamment pour la jeune génération. C’est aussi un atout pour trouver de l’emploi, pour faire ses études pour venir au Canada, en France et aussi pour faire du commerce. Je pense que dans le futur, on va travailler encore mieux et aujourd’hui, à ma connaissance, on est diffusé très librement ici. On n’a eu jamais de difficultés particulières.

VOV5: Vous avez dû certainement étudier la mentalité des téléspectateurs asiatiques. A votre avis, est-ce que le marché asiatique et le marché vietnamien en particulier est porteur et prometteur?

Moi, je suis même étonnée du succès qu’on rencontre en Asie en général, et au Vietnam en particulier parce que c’est un continent qui est loin de l’Europe. Je pensais que peut-être le contenu n’allait pas intéresser des téléspectateurs qui vivent si loin de nous, et c’est le contraire qui s’est produit. Il y a une très forte curiosité ici, un très grand appétit pour découvrir le monde, ce qui est différent de chez nous. Quand on a vu qu’on a signé tellement d’accords, ça nous a fait beaucoup de plaisir. Ça veut dire que même si on ne parle pas la même langue au départ, même si on habite loin les uns des autres, on peut se comprendre, s’intéresser les uns aux autres. Je trouve c’est un message pour l’humanité très encourageant. Je pense qu’on correspond en tout cas à une vraie attente. Les difficultés, pour nous, sont d’ordre financier, parce qu’on aimerait faire plus, produire plus de sujets au Vietnam, en Asie. Après, il faut beaucoup de moyens pour couvrir le monde entier et c’est ça notre limite. On ne peut pas avoir des sujets tous les jours sur toutes les thématiques. Mais l’intérêt est bien là, en tout cas de la part des téléspectateurs.