Au sein de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), un département appelé le Bureau des légendes (BDL) pilote à distance les agents les plus importants des services de renseignements français: les clandestins. En immersion dans des pays hostiles, ceux-ci doivent repérer des personnes susceptibles d’être recrutées comme source de renseignements. Opérant dans l’ombre, «sous légende», c’est-à-dire sous une identité fabriquée de toutes pièces, ils vivent durant de longues années dans une duplicité permanente. De retour d’une mission clandestine de six années à Damas, le héros de la série - plus connu sous le nom de code Malotru - est promu au sein du BDL et reprend peu à peu pied dans la vraie vie. Mais contrairement à toute procédure de sécurité, il semble ne pas abandonner sa légende et l’identité sous laquelle il vivait en Syrie
«C’est une série qui marque un renouveau de la création audio-visuelle française, notamment pour ses exigences artistiques», nous indique Frédéric Alliod, attaché audiovisuel régional, relevant de l'ambassade de France au Vietnam. «Et ceux qui la font, au niveau de la production comme au niveau du casting, ce sont les gens qui viennent du cinéma. Mais aussi en termes de logique industrielle, ce sont des méthodes américaines qui ont été adaptées avec succès au modèle français. Et c'est une série qui s’exporte partout dans le monde.»
Inspiré d’une série américaine, «Le Bureau des légendes» est diffusé depuis 2015 sur Canal+. Depuis, la série suit le modèle des «showrunners», importés des États-Unis. Elle a reçu de nombreux retours positifs, mais aussi des prix prestigieux, dont le Globe de cristal 2017 pour la meilleure série télévisée.
«Aujourd'hui nous présentons les deux premiers épisodes de la série à Hanoi», nous dit Alex Berger, le producteur de la série. «On a déjà fait 30 épisodes, dont trois saisons pour Canal+. Et c'est aujourd'hui l’un des succès les plus forts de Canal+ en France, et plus simplement, c'est une des séries françaises les plus exportées dans le monde: entre 70 et 90 pays. On est très fier et très heureux d'avoir accepté l'invitation de présenter ici à l'Institut français non seulement la série mais aussi la façon particulière dont nous avons mis en place le développement et la production de cette série pour répondre à l'idée de faire une saison tous les ans.»
Prenant place au cœur de l’actualité, la série décrit, de manière riche et détaillée, sans jamais être trop compliquée, la géopolitique d’aujourd’hui et le monde tel qu’il se présente: la complexité syrienne, le nucléaire iranien, une plongée au cœur du Mal (Daesh, leur financement, leurs moyens de communication ou encore l’enrôlement des djihadistes français), les relations avec les gouvernements étrangers mais aussi avec les autres services de renseignements… Un récit palpitant au réalisme saisissant, jusque dans les multiplicité des langues parlées.
«Notre série est un divertissement, mais un divertissement assez particulier puisqu’Eric Rochant qui est le concepteur et le ‘showrunner’, c'est à dire l'auteur de l'ensemble de la série, a une vision et un style assez particulier qui est très réaliste. Et ça peut être très troublant de voir sur le quotidien, presque la banalité de cet univers de l'espionnage que l'on fantasme beaucoup - on prend toujours référence comme James Bond et des choses comme ça... Hors c'est un travail très minutieux, c'est un travail très précis. Eric Rochant disait que c'est un univers très romanesque parce que… Voilà des gens qui passent leur journée à comprendre la psychologie, ce que les gens ont dans leur tête, et aussi à essayer de manipuler les gens. Ce qui est romanesque dans tout ça est que ces gens vivent avec le mensonge.», explique Alex Berger.
Actuellement, la série en est à la veille de sa quatrième saison. Sa popularité monte saison après saison. Une série «à ne pas manquer» selon le site Allo Ciné français. A noter que les autres épisodes de la série seront diffusés gratuitement à l’Espace dans les prochaines semaines. Alors qu’attendez-vous?