Photo: Phuong Anh/VOV5
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La coopération
audiovisuelle est un secteur qui est assez large et qui couvre une grande
partie des industries culturelles et créatives. Dans mon secteur, ça concerne
le cinéma, la télévision, la radio, un peu la musique, et de plus en plus les
nouveaux médias. Le média numérique, ça inclut l’animation, le jeu vidéo, la
réalité virtuelle, la réalité augmentée, etc. On couvre ça sous différents
angles. Le premier va être culturel. On fait de la diffusion pour faire la
promotion de la création française auprès du public vietnamien. Une autre
partie va être beaucoup plus commerciale, c’est-à-dire qu’effectivement, on a
des contenus comme des films de cinéma, des programmes de télévision ou des
jeux vidéos qu’on vend ici au Vietnam. Parce que c’est un pays de marché, donc
on aide aussi à faciliter cette exportation des contenus. Et puis il y a toute une partie qui va plutôt porter sur l’accompagnement
des professionnels vietnamiens qui développent des projets. Et l’intérêt pour
nous d’apporter cette expertise à des professionnels vietnamiens, c’est de
pouvoir créer des partenariats pour que nous puissions avoir des projets
communs de dimension internationale et qui puissent effectivement toucher
différents marchés à travers le monde.
VOV5 : Quels ont été vos soutiens au cinéma
vietnamien ?
Alors il y a vraiment beaucoup de
choses. Pour ce qui est du cinéma, on travaille sur différents angles : à
la fois la partie coopération, la partie culturelle et la partie commerciale. Concernant
la partie commerciale, on a des marchés en France qui sont importants comme le
marché du Festival de Cannes ou les Rendez-vous de Paris d’UniFrance et là, on
envoie des distributeurs vietnamiens avec qui on a des bonnes relations en
France pour rencontrer des distributeurs français, des exportateurs, et pour les
acheter éventuellement pour ceux dont on estime qu’ils ont un potentiel pour le
marché vietnamien. Une fois qu’on est sur place, on les accompagne avec
différents systèmes d’aide multiple, notamment une aide à la promotion des
films. L’accompagnement ici par exemple: à l’Institut français de Hanoi
(l’Espace), nous avons une salle de 248 places, équipé DCP (matériel professionnel
de diffusion de cinéma) et on peut faire des projections de presse. On peut
faire des avant-premières avec l’invitation parfois d’artiste.
Avant-première de Ciel Rouge Vietnam 2017. Photo: phap.fr
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Donc, ça a été
fait par exemple avec des films comme «Ciel rouge» qui est sorti l’année
dernière ou avec le film documentaire «Finding Phong» qui a été sorti au mois de
février en France. On avait invité la réalisatrice en France pour présenter son
film en avant première. De temps en temps, on a des projets qui sont aussi de
cinéma et qui sont sélectionnés lors des grands festivals en France. On aide
les cinéastes à se rendre en France en payant leur billet d’avion et de temps
en temps, ils sont invités à des résidences d’artistes, ce qu’on appelle des
laboratoires de développement, pour développer l’écriture de leurs scénarios,
pour apprendre ce qu’est la coproduction internationale et pour pouvoir
financer leur film parce que c’est plutôt du cinéma d’auteur.
Poster FashionWeek 2018
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Au Vietnam,
l’industrie du cinéma se développe énormément, il y a plus de 40 films qui sont
produits par an. Beaucoup d’entre eux sont des films très grand public comme
des comédies, des films d’action,… Mais il y a tout un pan du cinéma d’auteur
qui est un petit peu plus difficile à financer. Dans ce cas-là, ils ont besoin
souvent de financements internationaux. La France coproduit à travers le monde
et avec le Vietnam également. De temps en temps, ce sont des incubateurs de
projet qui permettent aux auteurs de développer leurs projets, de rencontrer
les professionnels à l’international et parfois aussi de coproduire leurs
films.
VOV5 : Pourriez-vous détailler aussi vos soutiens
au secteur
nouveaux médias ?
Sur les aspects médias
numériques, ça va être démontré, le savoir-faire français, parce qu’il y a tout
un pan dans la création de jeux vidéo, dans l’animation 3D, dans la réalité
virtuelle… Le grand public ignore le savoir-faire français. Il regarde plutôt
du côté des États-Unis, de la République de Corée, du Japon ou de la Chine mais
il ne pense pas à la France. Or la France, c’est le 3e producteur
mondial d’animation, notamment d’animation 3D. C’est aussi un gros producteur
de jeux vidéos avec des sociétés comme Gameloft. Je mentionne Gameloft parce
que l’un de ses studios principaux est à Hô Chi Minh-ville. Dans la réalité
virtuelle, il y a des films français qui sont primés partout dans le monde.
VOV5 : Pourriez-vous nous dévoiler quelques
activités phares prévues au cours des prochains mois ?
On a un
programme tous les 4 mois. C’est un peu plus calme au mois de février parce que
c’est la période du Têt. Mais on prépare une opération pour le mois de mars, ça
va être sur la réalisation des premiers films. Je sais qu’il y a toute une
jeunesse vietnamienne qui fait du court métrage dans des écoles ou parfois en
amateur. Il y a des collectifs. Et puis la question qui se pose, c’est comment elle
peut passer du court métrage au long métrage qui va être diffusé au cinéma. Je vais inviter deux cinéastes français,
Hubert Charuel qui a réalisé le film «Petit paysan» et Emmanuel Morice qui a
réalisé le documentaire «La Cuisine des justes». Ce sont leurs premiers films
de long métrage qui ont été diffusés au cinéma. Ils vont partager leurs
expériences et on va présenter leurs films.
Il y aura aussi
«Goût de France» pour parler de la gastronomie française. Il y aura plein d’opérations
mais aussi une programmation cinéma sur le thème de la gastronomie : des
documentaires sur des grands chefs français, sur la production de vin en
France. Donc, l’idée est d’utiliser les médias pour parler de plein de sujets.