En privilégiant le thème «Des
changements climatiques dans nos coopérations», le gouvernement français a
choisi de placer la France et le Vietnam au premier rang des acteurs qui
apporteront des réponses à ces enjeux globaux.
Photo: Duc Quy/VOV5
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Lors d’une rencontre avec des experts français sur ces
questions de l'environnement organisée récemment à l'ambassade de France à
Hanoi, l’ambassadeur Bertrand Lortholary, est revenu sur les
engagements pris.
«Alors comment cette coopération se
manifeste-elle? Quel est l’engagement de la France au côté du Vietnam sur cette
question de l’environnement et du climat? Il y a d’abord des moyens financiers
très importants à travers l’Agence Française de Développement (AFD) puisque
depuis les années 1990, ce sont près de 2 milliards d’euros d’engagement qui
ont été décidés et engagés par l’AFD pour un total de plus de 80 projets et que
d’autre part, la stratégie de l’AFD ici au Vietnam est plus large: elle
s’inscrit à 100% dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur la
lutte contre le changement climatique et elle privilégie trois axes: la
transition énergétique, la résilience des villes et enfin la jeunesse», nous
explique-t-il.
Au-delà des moyens financiers, l’autre
élément fondamental de l’action de France est la recherche, élément qui prend
appuis sur la densité des partenariats scientifiques entre la France et le
Vietnam. Parmi les acteurs français au Vietnam, l’action est conduite en
particulier par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), et sur le
plan agricole par la CIRAD au Vietnam. Aujourd’hui, une trentaine de chercheurs
français financés par le gouvernement français sont implantés au Vietnam à
plein temps et intégrés dans des laboratoires vietnamiens afin de travailler
avec des chercheurs vietnamiens sur la question du changement climatique et du
climat.
Photo: Duc Quy/VOV5 |
Alexis Drogoul, représentant de l’IRD
au Vietnam et aux Philippines, nous présente le projet COMPOSE, un projet qui
vient d’être lancé par l’ambassade de France, l’IRD, l’Union de conservation
nationale de la nature, ainsi que d’autres partenaires français, vietnamiens et
étrangers.
«À propos de ce projet, nous espérons,
dans deux ans, avoir un observatoire de la pollution par les plastiques le long
du littoral vietnamien, de manière à pouvoir mesurer à la fois la pollution
elle-même, mais aussi l’impact des politiques qui vont être mises en œuvre par
le gouvernement», nous dit-il.
La recherche est fondamentale et
l’enseignement est également très important. Les laboratoires de recherche
franco-vietnamiens de premier plan de l’Université des Sciences et Technologies
de Hanoi (USTH) apportent à leur tour une contribution essentielle pour poser des
diagnostics scientifiques dans les secteurs d’agriculture et du développement
durable.
L’accompagnement de la France ne se
limite pas à des projets de recherche et d’enseignement, il a également pour
ambition de contribuer à davantage informer les pouvoirs publics et les
citoyens vietnamiens sur l’ampleur des défis d’aujourd’hui et de demain, ainsi
que sur l’éventail des choix possibles pour répondre aux défis
environnementaux.
«Nous venons également, dans le
domaine de la communication et de l’information, de lancer pour deux ans un
nouveau projet de formation au journalisme scientifique intitulé ‘Média et
environnement’, de façon à permettre justement d’accroître encore et
d’améliorer la production de contenus médiatiques sur toutes ces questions
environnementales», précise Bertrand Lortholary.
À travers ces projets transversaux qui
accompagnent le Vietnam dans la transition vers une économie à bas carbone, la
France s’est engagée et s’engage encore, à sa façon, à faire du Vietnam un pays
plus vert dans une planète que nous souhaitons voir demain toujours plus verte.