"Ces huit années ont été marquées par un essor de l’espace universitaire francophone"

Duc Quy
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(VOVworld) - Bernard Cerquiglini quittera l’Agence universitaire de la Francophonie en décembre prochain à l’issue de son second mandat en tant que recteur. Dans un bilan dressé à cet occasion, il a estimé que ces huit années ont été marquées par un essor de l’espace universitaire francophone.
(VOVworld) - Bernard Cerquiglini quittera l’Agence universitaire de la Francophonie en décembre prochain à l’issue de son second mandat en tant que recteur. Dans un bilan dressé à cet occasion, il a estimé que ces huit années ont été marquées par un essor de l’espace universitaire francophone. Voici les détails de son entretien par visioconférence avec Duc Quy.
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Bernard Cerquiglini. Photo: AUF

Ce qui m’a frappé, c’est un essor à la fois quantitatif et qualitatif. Quantitatif : nous sommes passés en huit années d’un peu plus de 600 adhérants à l’AUF à 812 avec des pays nouveaux, la Chine, la Mongolie... Tous les pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie sont maintenant à l’agence. Mais le développement qualitatif m’importe encore davantage. Les pays émergents ont, pendant ces huit années, émergé au plan de l’université. Les universités se sont développées et celles du Vietnam en sont un bon exemple. On a vraiment un  développement de la communauté universitaire de langue française sur tous les plans. Donc, j’ai parlé d’essor et je maintiens le mot.

- Vous vous êtes fixé en 2007 cinq objectifs prioritaires. Quels sont les résultats obtenus ?

Comme l’AUF est un travail d’équipe, je veux vous montrer satisfait sans être immodeste. Nous voulions ensemble développer cette communauté. Je viens de le dire, 800 universités très dynamiques, très militantes. Nous voulions rester en avance dans le domaine du numérique. Nous l’avons fait et regardez ce que sont les campus numériques maintenant, voyez celui de Hanoï. Il montre combien nous sommes restés en avance dans ce domaine. J’ai voulu avoir une stratégie avec des thématiques précises, importantes pour la science et pour le développement, la santé, l’environnement. C’est fait. Nous avons lancé des problèmes dans ces domaines. J’ai voulu moderniser l’opérateur. C’est fait ! Nous avons déconcentré. Nous avons une gestion par résultats des indicateurs. Et enfin, il a fallu diversifier les ressources car les Etats qui nous financent doivent baisser leur subvention. Nous avons pratiquement compensé cette baisse par des économies mais aussi par des contrats avec de grands organismes internationaux. Donc, sur tous les plans, ce que nous avions promis a été tenu grâce au dynamisme de nos adhérents, à la compétence et à la motivation du personnel de l’AUF.

- Votre bilan fait aussi état de changements notables dans les activités de l’AUF. De quels changements s’agit-il exactement ?

On peut résumer tout cela par une expression. L’AUF a été longtemps une agence de moyens. Cela correspondait au besoin des universités en développement. Nous offrions des bourses, des mobilités, des filières, des campus. Maintenant, nous sommes globalement une agence d’expertise. Nous aidons nos adhérents qui sont des universités à se moderniser. Nous continuons à donner des bourses, des mobilités pour des enseignants, à ouvrir des filières, à inaugurer des campus numériques mais c’est dans le cadre d’une action structurante. Il s’agit d’aider une université à se développer en ayant des bons doctorants, en ayant des professeurs qui voyagent, en ayant des outils... On nous recherche pour ça. Nous sommes une des grandes agences d’expertise dans le domaine universitaire au plan mondial. C’est exactement ce dont nos adhérents avaient besoin.    

- A votre avis, quelles sont les dimensions sur lesquelles l’AUF devra mettre l’accent afin d’assurer l’avenir et la vitalité de la coopération internationale de langue française ?

Je ne veux pas parler à la place de mon successeur mais je le connaîs suffisamment pour savoir que nous sommes parfaitement en phase. Il faut développer les partenariats. Je viens de dire que l’Agence universitaire est maintenant un organisme d’expertise. Mais dans ce domaine, on ne travaille pas seul. On travaille avec d’autres grands organismes. On travaille avec ce vivier d’expertise que constituent les 802 universités. Il faut donc développer les échanges et les partenariats. Ce qui me frappe aussi en huit ans, j’ai vu comment la coopération universitaire est devenue mutuelle. Pendant longtemps, l’AUF pouvait faire seul. Elle ne peut plus faire seul pour des raisons financières, bien évidentes, mais aussi parce que ce n’est plus comme cela qu’on fait. Il faut développer le partenariat. Nous sommes suffisamment connus maintenant et recherchés pour avoir de bons partenaires. C’est la priorité des priorités, me semble-t-il.

- Vous avez assisté à plusieurs événements importants tenus au Vietnam, entre autres, le vernissage de l’exposition "Architecture et Développement durable" et l’inauguration du nouveau Campus numérique francophone partenaire de Hanoi. Quel est, pour vous, le retentisement de ces événements ?

Ces deux événements m’ont laissé un très bon souvenir car chacun des deux est exemplaire. Le premier « Architecture et Développement durable » installé à côté du Palais impérial de Hanoï, à 200m du bunker du général Giap - c’est pas rien, quand même ? - a montré l’implication des jeunes étudiants dans une problématique importante, le développement durable. Le Vietnam participe aux réflexions mondiales sur le développement durable. Sa jeunesse participe. Elle a des idées, elle a des projets. Et j’ai été très impressionné par le nombre et la qualité des projets architecturaux présentés ce jour-là. Je cite souvent cette exposition. Elle était exemplaire de ce qu’est la Francophonie universitaire dans son dynamisme. Et puis je cite aussi souvent ce campus de Hanoï qui est un des derniers campus inaugurés à l’image de ce que nous faisons. Vous savez, nous avons ouvert le premier campus numérique en 1991. Vous n’étiez pas né ! C’était avec des vieilles machines, des minitels. Maintenant, les campus numériques sont des lieux de formation souples à disposition de tout le monde. Et celui de Hanoï n’est pas pourvu d’ordinateurs. Ce n’est même pas nécessaire. Il y a des tablettes à l’entrée. On se sert. On va s’installer. On monte un séminaire, une start-up ou un projet. Le campus numérique de Hanoï est l’exemple même de ce que vont devenir les campus numériques. Encore une fois, le Vietnam montre l’exemple et j’en suis heureux.

 

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