« 23 choses que les architectes d’Asie du Sud-Est doivent penser à faire »

Duc Quy
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(VOVworld) - En quarante année de pratique, l’architecte norgévien d’origine vietnamienne Mai The Nguyen a réalisé de nombreux projets d’envergure, en France, mais surtout en Norvège : le Parlement, la Banque nationale, plusieurs universités...

(VOVworld) - En quarante année de pratique, l’architecte norgévien d’origine vietnamienne Mai The Nguyen a réalisé de nombreux projets d’envergure, en France, mais surtout en Norvège : le Parlement, la Banque nationale, plusieurs universités... Après avoir pris sa retraite en 2006, il est rentré à Hanoï pour poursuivre ses aventures architecturales. Il s’apprête du reste à sortir un ouvrage intitulé « 23 choses que les architectes d’Asie du Sud-Est doivent penser à faire ». Au micro de Duc Quy, il a bien voulu revenir plus en détails sur un des chapitres de l’ouvrage : « Copier ou ne pas copier ». Tout un programme...


« 23 choses que les architectes d’Asie du Sud-Est doivent penser à faire » - ảnh 1
Photo: VNP

On ne copie pas l’objet. On doit copier l’idée. Il faut penser globalement mais aussi localement. Il faut chercher la connaissance internationale mais utiliser la compétence locale. Ici, on a un gros problème, c’est le soleil. A Marseille, il fait chaud aussi. Pas humide, mais chaud, très chaud. L’exemple que je donne dans mon livre, c’est l’unité d’habitation construite par Le Corbusier en 1952. Ça fait un bout de temps mais ça reste complètement moderne au jour d’aujourd’hui. C’est grand, ça fait 10 étages et 150 m de long. C’est très grand, très moderne et il n’y a aucun climatiseur. Tout est prévu pour que ça soit confortable. Il y a tout ce qu’il faut là-dedans. Il y a des habitations, il y a des bureaux, il y a même un hôtel pour les gens qui viennent voir la famille. Il pense à comment cet immeuble fonctionne. Il ne fait pas un truc joli parce que c’est joli ! Mais en plus, il pense à une coupe qui fait passer le courant d’une façade à l’autre malgré que ce soit un très grand bâtiment. Ça c’est le génie de l’architecte. Donc, c’est un modèle absolument à imiter.

« 23 choses que les architectes d’Asie du Sud-Est doivent penser à faire » - ảnh 2 
L'unité d’habitation conçue par Le Corbusier en 1952
Photo: frozenmusicstudio

Oui, en fait, dans les grandes villes du Vietnam, maintenant, on trouve de plus en plus de grands bâtiments et de gratte-ciels de style occidental, avec de grandes parois de verre. Que pensez-vous de cette tendance ?

C’est la géographie et le climat qui forment l’architecture et pas le contraire. L’architecture européenne ou américaine est faite pour s’adapter au climat local.   Alors que nous, nous avons un tout autre climat, un climat de mousson qui est très chaud, très humide, très difficile. Alors, les gens maintenant trouvent que si on construit comme les Américains et les Européens, avec beaucoup de glaces, beaucoup d’aluminium, des grandes maisons, ça c’est bien ! Non, c’est pas bien du tout ! C’est très désagréable à habiter. Une grosse maison de 30 étages, c’est un four quand le soleil tape. Ici, des gens mettent de grandes glaces et à l’intéreur, ils pendent des rideaux mais ça ne sert à rien parce qu’une fois que la glace et le verre sont chauffés, alors la chaleur rentre. Alors il faut installer le climatiseur. Ça coûte beaucoup d’argent pour les installer, pour les faire marcher et pour les entretenir.

Alors, à votre avis, qu’est-ce qu’il faut faire maintenant pour se prémunir du soleil ?     

Ce qu’il faut, c’est planter des arbres devant ou bien mettre des parcelles extérieures pour empêcher la chaleur directe du soleil. Nos ancêtres ont étudié ça pendant des centaines d’années. A la campagne, ils ont par exemple fermé aux heures chaudes les parcelles - cái hiên - et quand il n’y a plus de soleil on ouvre, ça ventile. Donc, il faut savoir miser sur des solutions techniques pour améliorer la ventilation de la maison et sur des matériaux de construction qui ne sont pas absorbants au niveau de la chaleur. Et puis il y a d’autre élément à utiliser dans l’architecture, c’est l’eau : les étangs, les lac, etc... Il faut construire une maison adaptée à la chaleur, c’est-à-dire qui soit ventilée, complètement ventilé. Les deux façades devraient être comme une moustiquaire à plein de trous. Quand on veut empêcher le vent, on met deux ou trois rideaux en bambou. Le soir quand on dort, on lève tout ça. Tous les murs transversaux sont transparents. Il y a des trous dedans. Le toit qui est très chauffé. Il y a des petites plantes qui s’appellent sédium, en vietnamien hoa đá. Ça protège le toit et absorbe beaucoup d’eau quand il pleut.

Quels sont les projets architecturaux vietnamiens qui vous impressionnent le plus ?

Oh il y a des projets de Vo Trong Nghia en bambou dans le Sud et des petites villas à Danang qui sont très voyants, très bien mais ça reste des projets éparpillés. Puis, il y a aussi le lycée Marie-Curie qui vient juste d’être terminé.


 


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