Ngô Van Dâu - Photo Phan Anh/VOV
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Issu d’une
famille pauvre vivant dans une région difficile, Ngô Van Dâu a travaillé dur
pour gagner sa vie et s’enrichir. Il possède aujourd’hui plus de 20 hectares de
pisciculture qui lui rapportent chaque année plus de 2 milliards de dongs (75 000 euros).
Il emploie 18 personnes qui sont rémunérées chacune plus de 5 millions de dongs
(environ 190 euros) par mois, sans compter plusieurs centaines de
travailleurs saisonniers par an. En plus de la pisciculture, qui est sa principale
source de revenus, il dispose de 9 hectares de terres arables qu’il loue à
d’autres pour financer ses activités humanitaires. Mais M. Dâu n’a
pas attendu d’être riche pour aider les autres. Son œuvre caritative a commencé
dès qu’il a trouvé de quoi manger et de quoi se nourrir. Au début, il
s’agissait de partager un peu de riz ou d’argent avec ses voisins, nous
confie-t-il.
« Notre commune est reculée. La vie est difficile, tout repose
sur l’agriculture. Mon plus grand souhait est de rendre la vie des autres moins
pénible », a-t-il souligné. « C’est pourquoi j’ai décidé d’acheter un
véhicule pour transporter les malades à l’hôpital. Je souhaite aussi construire
un cimetière. Ma femme et moi voulons montrer l’exemple à nos enfants. Nous
avons été très pauvres, nous avons travaillé dur, mais nous avons toujours
pensé à aider les autres».
Photo Phan Anh/VOV |
En 2009, alors que sa famille
commençait à devenir aisée, Ngô Van Dâu a discuté avec ses deux frères et tous
trois ont cotisé pour acheter le premier véhicule de transport de malades pour
la commune de Phu Thành. Le véhicule coutait 540 millions de dongs (20 000 euros).
M. Dâu l’a mis gratuitement à disposition des villageois. En 2017, il a
acheté un autre véhicule de 700 millions de dongs (26000 euros). Quand les
deux sont mobilisés, il est prêt à transporter les malades avec sa voiture de 7
places. Il donne aussi de l’argent aux proches des patients et aux personnes
démunies à l’occasion du Nouvel An. Cet agriculteur philanthrope contribue
également financièrement à toutes les constructions d’intérêt public de la
commune.
Sa femme, Trân Thi
Nguyêt, le comprend parfaitement. Toute sa vie, il n’a voulu que trois choses :
gagner de l’argent pour aider les pauvres, assurer le transport gratuit des
malades et construire un cimetière pour les personnes démunies, dit-elle.
« Avant de
faire quoi que ce soit, mon mari en discute toujours avec la famille. Nous le
soutenons tous. Il ne pense pas à lui-même et se donne entièrement à ce qu’il
juge utile pour la société. Tout ce que je peux lui dire, c’est qu’il faut faire
attention à sa santé », a-t-il souligné.
2011 était une année difficile pour l’élevage de pangas. Les revenus de
Ngô Van Dâu ont dégringolé. Mais il n’a pas pour autant renoncé à ses activités
humanitaires. Bien au contraire, il a acheté 4 hectares de riziculture qu’il a
loués pour compléter le «fonds caritatif» de sa famille. En 2017, il en a
acheté 5 autres, ce qui fait qu’il possède aujourd’hui 9 hectares de terres
arables à louer. Le loyer annuel s’élève à 300 millions de dongs (11000 euros).
Il le réserve entièrement aux activités humanitaires et sociales.
Récemment, M.Dâu a donné plus de 1000 m2 de
terre et 500 millions de dongs (19000 euros) pour remettre en état le
cimetière communal. Ses contributions lui ont valu deux satisfécit du Premier
ministre ainsi que des satisfécit de l’Association des agriculteurs vietnamiens
et du comité populaire de la province d’An Giang. Mais pour lui, la plus grande
récompense réside dans la satisfaction d’avoir trouvé sa raison d’être, le
bonheur familial et l’amour de ses prochains.