Le poète Tô Huu et son épouse. Photo : daidoanket.vn
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De
son vrai nom Nguyên Kim Thành, Tô Huu est né le 4 octobre 1920 à Phu Lai, un
village situé non loin de l’ancienne citadelle de Huê.
Ses
premiers poèmes apparaissent dans les colonnes de la presse alors qu’il a dix-huit
ans. Cette même année, il adhère au Parti communiste et est nommé président du
comité d’insurrection à Huê pendant la Révolution d’Août 1945. Il deviendra une
figure politique importante dès la naissance de la République démocratique du
Vietnam.
Quelques publications consacrées à Tô Huu. Photo : VOV
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Au
cours de sa carrière, Tô Huu a publié sept recueils de poèmes. Le premier,
sorti en 1946, s’intitule «Tu ây» (Désormais) et comprend 72 poèmes dont les
plus populaires ont été écrits entre 1937 et 1946. Les six autres recueils sont
«Viêt Bac» (1954) ; «Gio lông» (Venteux) (1961) ; «Ra trân» (Aller au
front) (1971) ; «Mau và hoa» (Sang et fleurs) (1977) ; «Môt tiêng
don» (Un son de musique) (1992) et «Ta voi ta» (Moi avec moi) (1999).
Le
professeur associé Lê Quang Hung, directeur du département de Vietnamologie à
l’École normale supérieure de Hanoï, a déclaré :
«Tô Huu a été le flambeau de la poésie
révolutionnaire vietnamienne pendant la première moitié du vingtième siècle. Il
a vécu les périodes les plus dures mais aussi les plus glorieuses. La guerre et
la révolution étaient les sujets de prédilection de ce «poète de l’histoire du
pays». Ses œuvres relatent les grands évènements du pays et l’aspiration à la
liberté du peuple vietnamien. Son œuvre résulte d’une harmonie parfaite entre
l’art et la politique, entre le peuple et la révolution».
Chantre
de la liberté et de l’indépendance, Tô Huu a poétisé sa propre conscience et
célébré l’idéologie communiste à travers des vers puissants et émouvants. Parmi
ses plus célèbres poèmes, on retient «Viêt Bac», «Luom», «Hoan hô chiên si Diên
Biên» (Bravo les soldats de Diên Biên), «Viêt Nam Mau và hoa» (Le Vietnam, le
sang et les fleurs) ou encore «Tu Cuba» (Depuis Cuba).
Tô
Huu se démarque par un style bien à lui. À l’inverse des poètes qui tirent leur
inspiration du contexte social ou du destin de l’homme, Tô Huu s’inspire du
contexte historique et du destin du pays. Résolument politisé, il louait l’héroïsme,
le patriotisme et la camaraderie. Le professeur associé Lê Quang Hung
explique :
«Tô Huu est un poète de la révolution, des
grands sentiments et des grandes joies. Son art était consacré au collectif.
Pour lui, les sentiments personnels ne se limitaient pas à l’amour de couple ou
à la famille. Il a transformé cet amour en quelque chose de beaucoup plus
grand. Il s’agit de l’amour et de la joie pour le pays, pour le peuple, pour la
victoire de la révolution, pour l’édification d’un nouveau régime politique».
«La
vie c’est de l’action, la poésie aussi», aimait à affirmer Tô Huu. En 1996, il
a reçu le prix Hô Chi Minh, le plus grand titre honorifique décerné au Vietnam aux
auteurs et artistes pour leur contribution au développement des lettres et des
arts du pays. Le poète, qui nous a quittés en 2002, a donné son nom à une rue de
la capitale.