L’artiste émérite Thanh Kim Huê, l’une des plus grands artistes du cai luong (photo: anninhthudo.vn)

De son vrai nom Bùi Thi Huê, Thanh Kim Huê naît en 1954 à Hô Chi Minh-ville, qui s’appelait encore Saigon, à l’époque. Sa carrière de chanteuse commence à l’âge de 14 ans. Unanimement saluée pour sa voix claire et limpide, elle a marqué des générations autant par les chansons qu’elle a interprétées que par les rôles qu’elle a joués. L’artiste émérite Thanh Kim Huê a notamment incarné Lan, l’héroïne de Lan et Diêp, l’histoire d’amour la plus connue du cai luong; mais aussi Hên dans Nghêu-So-Oc-Hên, une comédie satirique du répertoire traditionnel. Les spectateurs se souviendront encore longtemps de son jeu dans Les fleurs blanches de mélastome ou dans Les cheveux de la jeune femme.

«J’adore toutes les pièces dans lesquelles a joué Thanh Kim Huê, comment ne pas aimer cette voix si limpide? Tout récemment, je l’ai encore écoutée chanter et répondre à une interview. Hélas, elle n’est plus!», regrette Trân Kiêu Phuong, une Saigonnaise.

Dans la mémoire de l’artiste émérite Lê Thuy, Thanh Kim Huê était une personne passionnée et créative.

 «Son décès est une immense perte pour la scène du cai luong. C’est tellement triste de voir tous ces grands noms nous quitter les uns après les autres. Il faut que la jeune génération prenne rapidement la relève», dit-elle.

L’artiste émérite Thanh Kim Huê (gauche) et l’artiste du peuple Bach Tuyêt

Thanh Kim Huê était l’une des rares artistes du cai luong à faire la Une des affiches après avoir dépassé un certain âge. Elle se produisait régulièrement et de temps en temps écrivait des scénarios avec son mari. Les années n’avaient eu aucun effet sur sa voix qui est restée jeune et unique. La dernière pièce dans laquelle elle a joué était Lan et Diêp, mise en scène en 2019 par Gia Bao. C’était également la première fois que le public la voyait dans le rôle de Lan sur scène. Auparavant, sa Lan n’existait que dans les enregistrements audio…

Adorée par le public, Thanh Kim Huê était aussi respectée par ses collègues. Au-delà de son talent, c’était son courage qui impressionnait l’artiste du peuple Bach Tuyêt, de neuf ans son aînée. Thanh Kim Huê a surmonté la douleur de perdre sa fille pour continuer de se consacrer à l’art, c’est aussi avec courage qu’elle a affronté sa maladie, nous dit Bach Tuyêt.

«Récemment, l’émission de télé «Les empreintes légendaires» qui était consacrée à Thanh Kim Huê a été diffusée lorsqu’elle était déjà malade. Certains spectateurs ont d’ailleurs remarqué qu’elle n’allait plus aussi bien qu’avant. En fait, le producteur avait persuadé Thanh Kim Huê de réaliser cette émission pour la laisser à son public comme un cadeau d’adieu. Elle-même savait qu’elle s’en irait bientôt, mais elle était très calme et accueillait son destin avec sérénité. Je l’admire beaucoup pour ça», explique Bach Tuyêt.

Pendant des dizaines d’années, lorsqu’il y avait un concours de cai luong, Thanh Kim Huê était toujours en tête des personnes que l’organisateur voulait pour son jury. Elle a enregistré plus de 300 chansons et écrit le scénario de plusieurs pièces. Pour les jeunes artistes du cai luong, Thanh Kim Huê restera une grande source d’inspiration. Pour le public, elle restera une légende.