Né en 1978, Nguyễn Kim Hoàng se passionne pour les arts martiaux dès son enfance et suit l’enseignement de Nam Hồng Sơn. Quand le pencak silat est introduit au Vietnam en 1992, il est admis dans la toute première classe et 2 ans plus tard, il est sélectionné dans l’équipe nationale. Quelques années plus tard, Hoàng ouvre son propre atelier

d’arts martiaux et à cette occasion il rencontre son épouse, une sportive professionnelle. Ils se marient en 2005 et ont une fille. En 2010, Hoàng perd la vue suite à une très grave insuffisance rénale.

« Quand je suis devenu aveugle, j’avais du mal à me déplacer et à mener une vie normale. Je devais sans cesse compter sur les autres. Pour le bus par exemple, je ne savais pas  quel numéro prendre ni à quel arrêt descendre. Etre aveugle est très dur. »

Face à sa maladie, Nguyên Kim Hoàng ne s’est jamais résigné. Si 3 fois par semaine, il est obligé de se rendre à hôpital pour y subir une dialyse, le reste du temps, il enseigne  le pencak silat et donne des cours d’arts martiaux traditionnels vietnamiens à l’école normale supérieure de langues étrangères de Hanoï. Le week-end, il enseigne au collège de Truong Dinh et au jardin botanique de Hanoï. Au début, sa classe ne comptait que 7 élèves. Aujourd’hui, entre 20 et 50 élèves suivent les cours qu’il dispense gratuitement.

Malgré ses difficultés à bouger son bras gauche en raison des piqûres qui lui sont faites  depuis 5 ans, Hoàng n’envisage jamais d’arrêter ses cours. Il nous confie :

« Les jeunes viennent nombreux à mes cours. Certains sont curieux de voir comment un maître aveugle peut enseigner. Je continue de donner des cours parce que je veux aider les autres à être en forme. »

Les élèves de Hoàng, majoritairement étudiants, ont tous des âges et des métiers différents. Certains de ses anciens élèves viennent le rejoindre pour animer les cours. D’autres sont devenus sportifs professionnels et ont fait partie des sélections de la capitale. Nguyễn Thị Thanh est une de ses anciennes élèves:

« C’est l’optimisme de notre maître qui nous a retenus en cours. Hoàng nous enseignait les  arts martiaux mais aussi l’expérience de la vie. C’est pourquoi, ses élèves sont très attachés à lui. »

Nguyên Kim Hoàng s’est vu décerner le prix national de volontariat en 2015 par l’Union de la jeunesse communiste Ho Chi Minh et le programme de volontariat de l’ONU. Son rêve ? se maintenir en bonne santé et continuer d’enseigner  les arts martiaux.