Monsieur Artichaut

Van Hai
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(VOVWORLD) - Dô Tiên Si est le directeur de la société pharmaceutique Traphaco Sapa. Son aventure a commencé en 2010. Alors qu’il était responsable du service Recherche et Développement au sein de Traphaco, la société mère sise à Hanoï, il est muté dans la province septentrionale de Lào Cai pour développer, dans les deux districts montagneux de Sapa et de Bac Ha, la culture de l’artichaut en tant que plante médicinale.

Monsieur Artichaut - ảnh 1

Dô Tiên Si, premier à gauche

Le premier défi que Tiên Si a dû relever était de convaincre les communautés ethniques locales d’abandonner la culture du riz et du maïs pour se lancer dans la culture de l’artichaut, une plante qu’elles ne connaissaient pas et qui jusque-là n’était cultivée qu’à Da Lat, sur les Hauts plateaux du Centre. Dô Tiên Si raconte :

« Le plus difficile a été de gagner leur confiance. J’ai frappé à chaque porte. Les premières familles qui ont accepté de participer au projet ont bénéficié d’un suivi particulier. Nous leur avons fourni des plants, une assistance technique et leur avons avancé des fonds pour qu’elles appliquent nos normes de production. Leur succès a inspiré de nombreuses autres familles ».

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Dô Tiên Si a appris aux habitants les méthodes de culture les plus rentables. Comme il l’avait promis, il a aussi acheté les feuilles d’artichaut à un prix stable, ce qui a encouragé les minorités ethniques locales à se lancer dans cette nouvelle culture bien plus rentable que celle du riz ou du maïs. Un hectare d’artichaut rapporte en moyenne un bénéfice de 150 millions de dongs (5700 euros) par an ! Aujourd’hui, la plante est cultivée sur 75 hectares à Sapa et 25 hectares à Bac Hà. En plus d’être transformée en médicament par la société Traphaco, elle contribue à améliorer nettement les conditions d’existence des populations locales, comme nous l’expliquent ces habitants.

« Ça fait longtemps qu’on cultive l’artichaut, on a bien suivi les indications du directeur Tiên Si et le rendement est très élevé.

Moi, je le cultive depuis sept ans, c’est bien plus rentable que le riz.

Moi ça fait huit ans que je cultive l’artichaut. Je gagne au moins 10 millions de dongs (380 euros) par mois, et le double en travaillant plus ».

L’artichaut est le principal composant de Boganic, un médicament ayant un effet protecteur sur le foie créé par Dô Tiên Si et ses collègues. Les études cliniques effectuées à l’Hôpital central d’oncologie à Hanoï ont démontré qu’après 10 jours d’utilisation, le taux d’enzymes hépatiques avait diminué sur 67% des patients. Boganic a été deux fois reconnu comme faisant partie des 10 meilleurs produits vietnamiens. Il est administré dans plus de 500 établissements sanitaires, affirme Vu Thi Thuân, présidente du conseil d’administration de Traphaco, qui se montre particulièrement reconnaissante envers son salarié d’exception.

« Monsieur Si est un exemple de motivation et de responsabilité dans le travail. Après avoir brillamment accompli la mission qui lui avait été confiée de créer une zone de culture d’artichaut, il aurait pu demander à revenir à Hanoï auprès de sa famille, mais il a décidé de rester avec les minorités ethniques. Il travaille sur de nouveaux projets pour développer les plantes médicinales et aider les populations locales à sortir de la pauvreté ».

Dô Tiên Si a reçu le titre de médecin émérite et le satisfecit du Premier ministre. Mais au-delà de cette reconnaissance, sa plus grande récompense est assurément de pouvoir vivre de sa passion et d’aider ses compatriotes à améliorer leur qualité de vie, aussi bien sur le plan de la santé que du revenu.

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