(VOVworld)- En août 1945, la province de Thai Binh était parmi les premières localités du pays à s’emparer du pouvoir. A l’époque, Hoàng Như, originaire du district de Vũ Thư, province de Thái Bình, faisait partie des jeunes filles les plus engagées dans la révolution.
Malgré ses 84 ans, Hoàng Như garde toujours les beaux traits d’une époque glorieuse: le teint rose, le front dégagé et des yeux brillants qui traduisent un esprit vif. D’une voix douce, elle nous raconte sa participation à la révolution. Avant la révolution, sa famille faisait partie des anciennes bases secrètes des cadres révolutionnaires. En 1945, pour la première fois, Hoàng Như rencontre les révolutionnaires. Elle avait 16 ans à l’époque, l’âge de l’insouciance, et ne comprenait pas ce que voulaient dire les mots «révolution» et «Vietminh» (Front de l’indépendance du Vietnam). Pourtant elle aidait les membres du Vietminh à recopier des documents, et c’est ce travail qui a complètement changé sa perception:
Les membres du Viêt Minh me demandaient souvent de recopier des livres sur le mouvement révolutionnaire et le front Vietminh. Ces documents encouragaient la population à s’engager auprès des Vietminh pour combattre les Français et regagner l’indépendance du pays. Je recopiais ces documents, puis les distribuais partout. Ensuite, ils m’ont chargée de la communication et de la distribution des documents et des tracts des bases situées dans la commune et à l’extérieur. C’est en lisant et en recopiant ces documents que j’ai compris ce qu’était le Vietminh.
C’est ce qu’elle a lu et ce qu’elle a vu de ses propres yeux, notamment les ravages de la famine en 1945 dans sa province natale, qui l’ont incitée à participer à s’engager dans la révolution, au sein du Vietminh, dans le maquis de Viet Bac:
Les cadres m’ont dit que le Vietminh était très actif à Viet Bac. De nombreuses femmes y participaient. Le Vietminh préconisait la libération et l’égalité de la femme qui pourrait alors participer à toutes les activités sociales. J’étais à l’époque lycéenne. J’aimais beaucoup cette idée de liberté. Je voulais vraiment aller à Viet Bac. Là-bas, les femmes apprenaient à tirer et à monter à cheval. Quelle perspective!
A l’approche de l’insurrection d’août 1945, tout comme tant d’autres habitants de sa province, Hoang Nhu passait des nuits blanches à effectuer les travaux de préparation. Les cadres du Vietminh lui ont demandé de mobiliser des gens pour les manifestations. Parallèlement avec d’autres femmes, elle cousait les drapeaux rouges à l’étoile d’or. Elle raconte:
J’ai encouragé des femmes à participer aux manifestations dans le but de regagner le pouvoir. J’ai aussi participé à l’organisation de classes d’alphabétisation, puis j’ai encouragé les femmes et les enfants à aller en classe. Nous organisions également des cours de chant et de théâtre. Avec d’autres femmes des communes voisines, j’ai donné des conférences pour transmettre la politique du Vietminh et la lutte contre les Français pour l’indépendance.
Après le succès de la révolution d’août 1945, Hoang Nhu est élue cadre de l’association des femmes du district. En 1954, emportant avec elle son enfant âgé d’à peine trois mois, elle rentre à Hanoi quand la capitale est libérée. Pendant les 30 ans qui suivent, elle travaille principalement dans le secteur de la jeunesse. Dans tous les postes qu’elle a occupés, elle a toujours fait de son mieux:
Quand je m’occupais des affaires extérieures de l’Union des pionniers, j’ai pu mobiliser l’aide d’organisations internationales pour faire construire de nombreuses maisons culturelles pour les enfants à Hanoi et dans d’autres localités. J’ai aussi pu mobiliser des aides internationales en faveur des jeunes à Hanoi. Dans ma vie, j’ai rencontré le président Ho Chi Minh neuf fois. Il s’intéressait beaucoup aux enfants et aux élèves. C’est sans doute sous son influence que j’ai tant investi dans les travaux concernant les enfants.
Aujourd’hui, malgré son âge avancé, Hoang Nhu garde l’habitude de lire les journaux, d’écouter la radio et de regarder la télévision pour s’informer de l’actualité nationale et internationale. Elle participe aussi régulièrement aux réunions de jeunes et leur donne des conseils concrets./.