Véritable porte-étendard des cultures Tày et Nùng, Hoàng Hoa a consacré son existence à en répertorier les patrimoines.
Photo :baobackan.org.vn
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Hoàng Hoa habite une petite maison située dans une minuscule ruelle de Phu Thông, une bourgade rurale située à Bac Kan. Du haut de ses 89 ans, il a su conserver toute sa vivacité physique et intellectuelle. Mais surtout, il a su garder intacte sa passion de toujours : les cultures Tày et Nùng qui sont très proches l’une de l’autre.
«Je suis Tày et fier de l’être ! Je trouve que, tout comme les Nùng, mon ethnie est particulièrement fascinante, sur le plan culturel. Je pense en particulier aux rituels chamaniques, qui sont vraiment captivants. J’ai d’ailleurs traduits des ouvrages sur le sujet, l’idée étant de permettre au plus grand nombre de découvrir cet aspect-là des deux cultures», nous explique-t-il.
Hoàng Hoa a commencé ses recherches alors qu’il était responsable d’une troupe artistique de la province, chargée de répertorier et de reproduire des chants et des danses ethniques. En soixante années de pratique, il est devenu un véritable expert en la matière. On lui doit d’ailleurs un certain nombre d’ouvrages qui font autorité auprès des ethnologues. Parmi les plus fameux, « Les chants populaires et les proverbes Tày et Nùng sur l’amour », « Rites funéraires », « Poésie nuptiale », ce dernier ayant nécessité, pour Hoàng Hoa, de participer à des dizaines de mariages et de rencontrer autant d’entremetteurs…
«Je ne pourrais pas vivre sans écrire, c’est pour moi un combat de tous les jours. Mes livres sont un moyen de sauvegarder nos valeurs culturelles traditionnelles qui se trouvent menacées», nous confie-t-il.
Et il se bat, effectivement ! Son dernier combat en date ? Des recherches sur les origines du temple Slân Slanh, d’ou provient la fête de descente au champ des ethnies du nord. Mais il faut savoir que Hoàng Hoa est également dramaturge et poète en langue Tày, et que ses œuvres ont été primées lors de différents festivals de télévision nationaux.
« Une culture ne peut pas se perpétuer toute seule. Il faut que des personnes s’impliquent. C’est exactement ce que fait Hoàng Hoa. Grâce lui en soit rendue ! », nous dit Duong Khâu Luông, président de l’association des Lettres et Arts de Bac Kan.
En avril 2019, Hoàng Hoa s’est vu décerner le titre d’« artisan populaire » |
Eh bien grâce lui a été rendue puisqu’en avril 2019, Hoàng Hoa s’est vu décerner par le président de la République le titre d’« artisan populaire » : une récompense amplement méritée…