(VOVworld) - Đặng Ái Việt est connue et aimée de tous à Ho Chi Minh pour son travail de portraitiste. 5 années durant, elle a parcouru le pays pour rencontrer et dessiner les mères vietnamiennes héroïques. Elle a réalisé d’elles quelque 1.500 portraits.
La peintre Đặng Ái Việt. Photo laodong.com.vn |
Đặng Ái Việt est née en 1948 à Tân Bình dans la province de Tiền Giang. Correspondante du journal « Phụ Nữ Giải Phóng-Femmes Libérées » pendant la guerre contre les Américains, elle a été touchée par l’atrocité de la guerre, la douleur et le sacrifice des mères vietnamiennes. Aujourd’hui, elle se bat contre le temps pour réaliser les portraits de ces mères car cette année, Đặng Ái Việt a eu 67 ans.
Phạm Thị Thanh est une de ces mères héroïques. Elle vit avec sa fille et ses petits enfants dans un petit appartement à Ho Chi Minh-ville. Elle a perdu son mari et son fils pendant la guerre. Đặng Ái Việt a réalisé son portrait qui est fièrement accroché au mur. Phạm Thị Thanh explique : « Elle dessine bien. C’est bien moi sur le dessin. Lorsque Đặng Ái Việt est venue me dessiner, j’étais heureuse et enthousiaste car beaucoup de mères vietnamiennes qui vivent dans les régions lointaines n’ont pas encore eu cette chance. J’espère que Ái Việt pourra réaliser les portraits de chacune d’entre elles. »
Si dresser l’esquisse en couleurs prend environ 15 minutes à Đặng Ái Việt, elle aura besoin d’environ 2 heures pour terminer son portrait. Très souvent pour s’imprégner de la personnalité de son modèle, elle est capable de passer des heures à parler avec elles et il lui arrive aussi de partager leurs repas. Ngọc Điệp, est la fille de Phạm Thị Thanh: « C’était très intéressant. La peintre regardait ma mère, parlait avec elle, observait ses gestes et lisait dans ses pensées. Elle a ainsi pu dessiner les aspirations de ma mère, une vietnamienne héroïque. »
Đặng Ái Việt a rencontré et portraituré près de 1.500 mères vietnamiennes héroïques. Pour aller à la rencontre de ces femmes, elle n’a pas hésité à parcourir le pays du nord au sud en moto. Rien ne la décourage et elle voit dans son travail, un acte de reconnaissance envers les mères héroïques et les compagnons d’armes tombés au champ d’honneur: « Il y a des milliers de mères vietnamiennes héroïques et aucun portrait que j’ai réalisé ne se ressemble. Si chaque mère a sa propre personnalité, toutes partagent le même attachement à la patrie. En dépit de leur sourire, je vois au fond de leurs yeux un profond chagrin. C’est ce que j’appelle le pathétique, c’est à dire l’héroïsme et la tragédie en même temps! »
Đặng Ái Việt a participé très tôt à la révolution et a grandi pendant la guerre contre les Américains. C’est à cette époque que l’idée lui est venue d’immortaliser ces mères vietnamiennes héroïques. En 2010, elle a pris sa retraite, et elle a décidé de se consacrer entièrement à sa vocation : « Je me suis promise et j’ai aussi promis à ceux qui sont morts pour la patrie que je dessinerai toutes les mères vietnamiennes héroïques encore vivantes, peu importe où elles vivent. J’espère qu’elles m’attendront. Où qu’elles soient, j’irai à leur rencontre pour les dessiner. »
Đặng Ái Việt écrit des poèmes et raconte aussi la vie de ces mères vietnamiennes héroïques. Si la peinture ne me permet pas de les décrire, je les dessine par la poésie, dit-elle. Pour elle, la combinaison de la poésie, de la musique et de la peinture permet de cristalliser avec brio ces mères vietnamiennes héroïques.