 Luu Ngoc Huyên, la fondatrice et présidente de VietColoc |
La barrière de la langue, les procédures administratives, ce pays où tout est si différent… Les obstacles sont nombreux pour le jeune Vietnamien qui débarque en France tel Rastignac parti à la conquête de Paris…
Alors forcément, notre jeune Vietnamien - appelons-le Minh - sera bien content de pouvoir compter sur un réseau de Vietnamiens qui sont prêts à l’épauler. Faute d’avoir eu cette chance elle-même, Luu Ngoc Huyên a voulu l’offrir à Minh…
«Quand j’ai débarqué en France, en 2014, je me suis aperçue qu’il était très difficile de trouver un logement… Bien souvent, on ne sait tout bonnement pas comment s’y prendre, faute d’informations. On peut toujours essayer de voir s’il y a des offres sur des sites Internet spécialisés, mais dans ce cas-là, on n’est jamais à l’abri des arnaques… C’est comme ça que j’en suis arrivée à me dire qu’un jour, j’allais trouver une solution pour simplifier la vie de tout le monde», nous raconte-t-elle.
L’objectif de Vietcoloc est de mettre en contact propriétaires et locataires… vietnamiens. Son mode de fonctionnement? Les Vietnamiens parlent aux Vietnamiens… et en vietnamien, tant qu’à faire!
 La Une de Vietcoloc
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C’est en 2020, en pleine pandémie donc, que VietColoc a vu le jour. Mais les débuts n’ont pas été très faciles…
«Bien entendu, Vietcoloc est un projet non lucratif à destination de la communauté, ce qui fait que nous ne pouvons pas nous permettre de dépenser beaucoup d’argent. Le lancement d’un site web nécessite pourtant du temps, mais aussi de l’argent pour l’achat du nom de domaine, la location du serveur… Il a fallu élaborer toute une stratégie de marketing, et quand on manque d’expérience, ce n’est pas forcément une mince affaire», se souvient-elle.
Deux jours de collecte de fonds auront suffi à l’équipe de VietColoc à gagner l’argent nécessaire à une année d’hébergement, et à se rassurer quant à la pertinence du projet… Il faut dire que certains acteurs de la communauté vietnamienne en France comme l’UEVF (Union des Étudiants Vietnamiens en France) ont apporté un soutien aussi bienvenu que précieux.
«Mon rêve, c’était vraiment de faire quelque chose d’utile à la diaspora vietnamienne. Pour l’instant, c’est en France que ça se passe, mais si ça marche, on peut essayer de voir plus large», nous confie Luu Ngoc Huyên.
Voilà… Maintenant, à l’aide de VietColoc, tu as tout ce qui te faut, Minh, pour débarquer en France et te trouver un petit logement sympa, en étant assuré de rencontrer par la même occasion des compatriotes, des compagnons d’exils. Il te reste à découvrir les adresses indispensables à la survie d’un Vietnamien en milieu étranger, mais rassure-toi, si tu es à Paris, le 13e arrondissement est là pour y pourvoir et sinon, tous les supermarchés français ont un rayon «produits exotiques» dans lequel on trouve du nuoc mam…