Lê Huong Giang au programme «L’énergie vietnamienne rayonnée 2020» qui honore des personnes handicapées exemplaires |
Condamnée à l’obscurité éternelle, Lê Huong Giang semble accepter son sort avec une sérénité qui, paradoxalement, la rend lumineuse. Aujourd’hui âgée de 26 ans, elle a su se frayer un chemin singulier, à force de courage et de volonté.
«On n’a qu’une seule vie... Moi, j’ai décidé de vivre heureuse avec les quatre sens qui me restent et de donner quand même des couleurs à mon existence. Ça n’a pas toujours été facile, notamment dans mon parcours scolaire, mais j’ai délibérément choisi de ne pas fréquenter d’établissements spécialisés, et c’est un choix que je ne regrette vraiment pas parce que ça a été un défi dans le meilleur sens du terme… Vous savez, comme on dit souvent: vouloir, c’est pouvoir!», nous confie-t-elle.
Pas facile de percer sur le marché du travail quand on est non-voyant… Lê Huong Giang, elle, en a fait l’amère expérience. Elle a beau être diplômée de l'Université des sciences sociales et humaines, sa cécité lui aura fermé beaucoup de portes… Mais là où d’autres se seraient découragés, cette difficulté supplémentaire l’a incitée à penser l’impensable et à envisager de devenir journaliste et animatrice. Il faut dire que sa famille a toujours été là, à ses côtés, pour la soutenir, et que ce soutien-là est de ceux qui permettent de soulever des montagnes…
«Quoi qu’elle fasse, on est là pour l’encourager. Moi, je lui dis toujours qu’elle est encore jeune, et que de toutes façons, elle a toute la vie devant elle», nous dit sa mère.
Lê Huong Giang participe à de nombreux programmes de recherche des animateurs/animatrices professionnels |
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Lê Huong Giang n'aura pas déçu ses parents... Elle s'investit énormément dans son travail. Heureusement pour elle, elle dispose d’équipements informatiques spécialisés qui lui facilitent la tâche…
«Mon ordinateur est équipé d'un système de synthèse vocale et de divers outils d’accompagnement. Mes collègues m’aident beaucoup, mais malgré tout, c’est parfois difficile. Je me souviens par exemple de mon tout premier reportage… C’était un petit reportage de trois minutes, mais qui m’a demandé sept heures de préparation! Mais bon, il faut ce qu’il faut et la persévérance finit toujours par payer… Personnellement, je suis fière de tout ce que j’ai accompli à présent, et j’aimerais que les personnes qui, comme moi, souffrent d’un handicap, puissent trouver une source d’encouragement dans mon parcours», nous explique Lê Huong Giang.
Actuellement, Lê Huong Giang travaille également comme psychothérapeute auprès de personnes handicapées. Active, optimiste et engagée dans un effort constant, elle est en lutte contre les clichés liés au handicap, notamment en ce qui concerne les aveugles. Pour elle, la cécité n'est qu'un problème mineur et l'obscurité n'est probablement pas si effrayante… Il faut dire qu’elle possède vraiment une lumière intérieure…