La francophonie, qui peut se définir comme un espace linguistique partagé, est une passerelle vers les autres, un vecteur d’échanges et d’interactions. Le temps d’une semaine, les jeunes locuteurs de français ont découvert et expérimenté ces notions de partage en s’impliquant dans de nombreuses activités à la fois intellectuelles, physiques et créatives. L’enrichissement mutuel général dont ils ont pu profiter et surtout auquel ils ont tous contribué se trouve être, par ailleurs, l’un des objectifs principaux de l’Organisation internationale de la francophonie.
Les deux premières journées de l’UEE furent consacrées à l’accueil des participants francophones asiatiques par les professeurs et étudiants volontaires de l’ULIS. La cérémonie d’ouverture, les séminaires et les premiers ateliers ont donné le ton des jours à venir: échanges, interculturalité et découvertes.
"Photo de famille" devant l’entrée du temple de la Littérature - Crédits Université d’été des Étudiants/ULIS 2019 |
Le troisième jour fut culturellement très riche. Dès le samedi 13 juillet au matin, les sorties ont débuté avec la découverte des lieux emblématiques de Hanoï: le mausolée d’Hô Chi Minh et le temple de la Littérature. Les participants ont pu déambuler dans ces endroits aux rythmes des présentations et visites guidées préparées par les jeunes étudiants volontaires vietnamiens. C’est certainement ce détail, qui ne l’est pourtant pas, qui a donné tout son charme à cette édition 2019 de l’Université d’été: le dévouement des jeunes membres de l’ULIS dans l’accueil et l’accompagnement des étudiants francophones.
Viva, une étudiante à l’ULIS, âgée de 20 ans et volontaire à l’Université d’été, témoigne du plaisir qu’elle a eu à organiser et participer à cet événement: «Pendant une semaine, j’ai eu l’occasion de connaître des étudiants francophones de pleins de pays. Nous avons découvert les sites touristiques à Hanoï, nous avons participé aux ateliers sur les identités nationales et internationales des étudiants francophones dans l’industrie 4.0. Nous avons échangé des connaissances, pratiqué la langue française. Ce qui me plaît c’est qu’après avoir terminé l’Université d’été, nous avons de nouveaux amis. Avant, je pensais que le temps d’une semaine nous ne pouvions pas devenir proches mais après cette expérience je trouve que tous les participants ont partagé avec les autres. Nous sommes des étudiants qui viennent de différents pays mais nous avons un même point commun: notre amour pour le français et j’espère que je pourrais participer à nouveau à l’Université d’été l’année prochaine!»
Participants de l’UEE 2019 à la découverte de la Pagode au Pilier unique - Crédits Université d’été des Étudiants/ULIS 2019 |
Dans les allées du temple de la Littérature, les échanges entre les participants étaient déjà très vifs et multiples. Un lien commençait déjà à se créer, les prémices d’une grande et belle communauté francophone. Pendant que Ngoc Anh, une volontaire de l’ULIS, m’explique qu’elle se rend chaque année ici pour se recueillir dans l’espoir de réussir ses études, d’autres participants observent attentivement l’architecture du lieu et comparent avec ce qu’ils peuvent retrouver dans leurs pays respectifs. Le français fait véritablement son œuvre en devenant une passerelle.
Visite du Musée de l’Ethnographie - Crédits Université d’été des Étudiants/ULIS 2019 |
Les étudiants ont ensuite eu un aperçu de l'Opéra de Hanoi en réalisant une grande «photo de famille» sur les marches du bâtiment avant de poursuivre la journée au Musée de l’Ethnographie. Ce lieu, au potentiel culturel élevé, présente les traditions, coutumes, modes de vie des ethnies vietnamiennes mais aussi certaines spécificités architecturales que l’on ne peut retrouver ailleurs dans le monde. Après toutes ces découvertes, la journée s’est conclue sur une soirée internationale au cours de laquelle tous les participants ont présenté un chant, une danse ou un exposé sur leur identité.
Tian Ting en train de participer à une danse thaïlandaise lors de la cérémonie de clôture - Crédit Université d’été des étudiants/ULIS 2019 |
Tian Ting, une étudiante chinoise de 21 ans, originaire de Chongqing, a organisé un jeu portant sur les animaux du zodiaque. Voici son témoignage: «C’est la première fois que je participe à une université d’été à Hanoï, au Vietnam. J’ai déjà fait un semestre d’échange universitaire à Paris mais c’est totalement différent. Là, c’était une semaine intensive où plusieurs pays asiatiques se rencontrent pendant justement cinq jours. C’était beaucoup trop court pour moi car j’ai encore beaucoup de choses à discuter avec mes amis et c’est déjà fini. J’ai rencontré des amis vietnamiens, coréens, thaïlandais et c’est très intéressant de rencontrer des amis asiatiques qui parlent en français. Je pense que la francophonie est une identité en elle même pour nous tous, pour tous les étudiants francophones. Je pense que la langue française est un canal, un point commun pour nous tous les étudiants originaire de pays différents pour que nous puissions nous comprendre les uns et les autres, pour que nous puissions communiquer sur notre propre culture et échanger nos identités au travers du français. Et puis, ce que j’aime le plus c’est de rencontrer les gens, communiquer avec les étudiants d’autres pays.»
Participants de l’UEE en pleine épreuve de création artistique lors de la course au trésor - Crédits Université d’été des Étudiants/ULIS 2019 |
Le jour de la Fête nationale française, dimanche 14 juillet, une visite du village artisanal de Bat Tràng, à 15 km du centre-ville de Hanoi, a permis à tous de découvrir cet art ancestral typique du Vietnam qu’est la céramique. Les étudiants ont pu suivre les multiples étapes de production et s'initier à la poterie en réalisant leur propre objet. Le soir venu, les participants aux sept nationalités ont parcouru les environs du lac Hoàn Kiêm dans le cadre d’une course au trésor. Au delà de la dimension culturelle de cette activité en poussant les jeunes francophones à la découverte de différents lieux historiques, un véritable esprit d’esprit emprunt de cohésion et de solidarité a émergé. La joie et l’enthousiasme furent au rendez-vous à chacunes des étapes du parcours : danse, course en sac, prise de photos, recherche d’indices...
Les deux jours suivants, lundi et mardi, furent consacrés à la préparation de la soirée de clôture avec notamment un atelier «spectacle en partage». L’objectif? Réaliser des démonstrations de chant et de danse pouvant illustrer l’identité culturelle du pays et renforcer la dimension «interculturel» de cette université d’été. La bienveillance et l’engagement de tous les étudiants se sont traduits dans une soirée finale pleine de joie et de dynamisme.
Bach Vu, un Vietnamien de 23 ans participant à l’université d’été a exprimé sa vision de la francophonie: «Je suis vraiment sorti grandi de cette expérience. J’ai appris beaucoup de nouvelles choses en participant aux ateliers avec des gens, des amis qui viennent des quatre coins du monde. C’est une belle expérience donc je vais me souvenir, c’est comme une flamme de la jeunesse dont je vais me souvenir toute ma vie. La francophonie, d’après moi, ce n’est pas juste la langue française, c’est une grande diversité. Comme je vous ai dis, j’ai eu la chance de rencontrer des amis qui viennent de Thaïlande, de Corée du Sud, du Bangladesh qui parlent français mais avec leur accent et grâce au français je peux découvrir leur culture, leurs sentiments, leurs émotions... c’est une très bonne expérience pour moi.»
Dernière «photo de famille» des participants et volontaires de l’université d'été 2019 de l’ULIS - Crédits Université d’été des Étudiants/ULIS 2019
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Professeurs, membres de la délégation officielle, participants et volontaires ont pu ainsi échanger une dernière fois sur la francophonie, ce monde dont ils font tous désormais partie. Allez, il est temps de faire une dernière «photo de famille» et à l’année prochaine!