Le président du club d’archerie équestre du Vietnam, Pham Van Phuc. Photo: Nhât Sinh/thanhnien.vn

La combinaison de ces deux disciplines - équitation et tir à l’arc - est une tradition qui a connu son apogée dans les steppes de l’Asie centrale, à l’époque où des hordes de Mongols faisaient régner la terreur sur tout le continent… 

Aujourd’hui, on en est revenu à des considérations plus ludiques et plus sportives. Témoin ce fameux club d’archerie équestre du Vietnam, dont le président est un certain Pham Van Phuc …   

«Si l’on considère les quelques clubs d’équitation présents actuellement à Hanoi, on est plutôt dans le concept européen que dans la tradition asiatique. Moi, le tir à l’arc à cheval à la vietnamienne me passionne: c’est un art que j’aimerais faire connaître au plus grand nombre», nous confie-t-il.

Tirer à l’arc à cheval suppose que l’on soit un cavalier accompli. Il faut en effet lâcher les rênes au moment de décocher sa flèche…      

«C’est un sport qui demande une bonne interaction entre le cavalier et le cheval, mais aussi une bonne endurance musculaire... En d’autres termes, il faut pratiquer très assidûment», poursuit Pham Van Phuc.

L’archerie équestre attire de plus en plus de jeunes. Photo: @kyxavn

La symbolique de l’arc et du cheval conjuguée est très forte. Les archers-cavaliers - ainsi désigne-t-on les pratiquants de ce sport - doivent passer par de nombreuses étapes d’apprentissage, note Nguyên Quôc Hiêu, un membre du club.

«Une séance d'entraînement dure normalement plus de 40 minutes. Après 6 ou 10 séances, on peut être commencer à maîtriser les techniques de base de l’équitation et à trotter dans le manège, qui fait 17 mètres de diamètre», précise-t-il. 

L’esthétisme du geste et la difficulté d’allier vitesse et précision font tout le charme de ce sport, qui attire de plus en plus de jeunes qui cherchent à vivre une expérience extraordinaire au sein de la capitale.

«D’ordinaire, je suis sujette au vertige, mais là, sur le dos du cheval, je me sens bien en équilibre», nous confie Hoa Quynh, une jeune fille curieuse.

«C’est mon sport préféré! Quand on fait ça, on a l’impression d’être proche de la nature et même de faire partie de la nature», renchérit Pham Hoàng Linh Dan, qui a maintenant trois mois d’expérience au club.

«Le tir à l'arc à cheval, c’est un sport difficile au début, mais après un certain temps, ça devient vraiment très enrichissant», poursuit Bùi Tri An, un autre jeune archer-cavalier.

Nguyên Ngoc Tân, un membre du club du tir à l’arc de Long Thanh. Photo: @kyxavn

Plus qu’un sport, l’archerie équestre est une véritable pratique culturelle, proche en cela du kyudo japonais. Les arcs utilisés sont des modèles à l’ancienne, dont Nguyên Ngoc Tân, un membre du club du tir à l’arc de Long Thanh, qui est associé au club d’archerie équestre du Vietnam, nous détaille les particularités.  

«Ce type d’arc suppose qu’on utilise la force du pouce plutôt que trois doigts comme c’est le cas avec la technique méditerranéenne. Sinon, les matériaux qui composent l'arc traditionnel sont très divers: il y a du bois, du bambou, de la corne et du tendon», nous indique-t-il. 

Le club d’archerie équestre du Vietnam mise également sur l’usage des pratiques vestimentaires traditionnelles vietnamiennes…

«En termes de costumes, il est recommandé de porter l’ao giao linh, qui est une robe traditionnelle à large pans, fermée diagonalement au niveau du cou. Moi, j’en porte une qui comporte quelques petites modifications aux aisselles et aux manches, de façon à faciliter mes mouvements», précise Nguyên Ngoc Tân.

Au lieu de regarder des chevaux dans des documentaires équestres diffusés sur écran, les amateurs d'équitation et de tir à l'arc résidant à Hanoï peuvent maintenant découvrir le club d’archerie équestre du Vietnam, une destination où sport et culture font bon ménage…