Photo Dang Duong/CVN
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La station de ski de Yongpyong est à
quelques encablures à peine de PyeongChang. C’est l’un des sites retenus pour
les jeux. A l’entrée, Christina. Christina est une Brésilienne francophone qui
fait partie des volontaires bénévoles de ces jeux d’hiver. Son travail? Servir
de guide à celles et ceux qui en ont besoin et dont le besoin s’exprime dans la
langue de Molière.
«Ça
a toujours été mon rêve, de venir en Corée, et là, j'ai fait d’une pierre deux
coups», nous dit-elle.
«Je suis volontaire pour la famille Olympique. Et en fait je travaille à
l'Intercontinental à Alpensia, ici à PyeongChang. Mon travail est d'informer
tous les membres du CIO qui résident dans cet hôtel. On a différentes positions
et on change au fur et à mesure des semaines de compétition. Et on a aussi du
travail lors de la cérémonie d'ouverture et de clôture… Enfin, en gros, c’est
tout ce qui concerne la logistique…»
Christina (gauche) et son amie - Photo Dang Duong/CVN
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Les volontaires sont pour la plupart des
jeunes comme Christina qui viennent des quatre coins du monde. Leur point
commun? Tous ont étudié dans un pays francophone comme la France, le Canada ou
la Suisse... C’est par exemple la cas d’Arayang, une autre bénévole, mais
d’origine coréenne.
«En
fait, j’ai fait des études en France et aussi un petit peu à Genève, en Suisse
donc. C’est d’ailleurs une amie suisse qui m’a suggéré de présenter ma
candidature. Alors moi, évidemment, je fais de l’interprétariat coréen français»,
nous confie-t-elle.
Les bénévoles ne perçoivent bien
évidemment aucune rémunération, mais leur accréditation leur offre la
possibilité d'assister à de nombreuses compétitions.
«Durant
la cérémonie d'ouverture, tout était très beau. On a pu chanter, danser… C'est une
expérience incroyable! Et là, je vais rester encore un mois, pour les jeux
paralympiques. Au début, j’ai eu une formation à Yeoju, entre Séoul et
PyeongChang. J’ai reçu mon uniforme et je suis repartie à Gangneung: c'est là
que j'habite. Et tous les jours je reviens à PyeongChang pour travailler»,
nous explique Christina.
Travailler, oui, mais à un rythme…
olympique! 42 heures hebdomadaires, dans le froid, avec des va-et-vient
incessants entre les différents sites et les différentes cultures auxquelles on
est confronté… C’est parfois éreintant, et même Christina en a tout de même un
peu bavé.
«Moi
je viens de Bretagne, à la base, de France», nous
raconte-t-elle. «Donc je n’ai pas
l'habitude de ce genre de température. Je ne supporte pas le froid, normalement.
Mais j’ai quand même pu le supporter, même la semaine dernière où il faisait
moins 18… Je ne pensais pas, en fait, que les Coréens parlaient si peu anglais.
Et du coup au début, on a eu pas mal de problème: pour prendre le taxi, le bus,
tout est écrit en coréen»
Même son de cloche du côté d’Arayang,
sauf que les difficultés sont plutôt d’ordre linguitique.
«J'ai
aussi rencontré quelques difficultés», nous avoue-t-elle. «Il y a quand même pas mal de différences
entre le coréen et le français et forcément, certains mots sont difficilement
traduisibles. En coréen, on a beaucoup de mots à notre disposition, mais ce
n’est pas toujours le cas dans une autre langue…»
Dimanche soir, à l'issue de la cérémonie
de clôture, beaucoup de volontaires francophones seront comme Arayang, de
retour chez eux après deux semaines de fortes émotions, passées à vibrer au
plus près des athlètes. À la question de savoir s'ils se rendront à Tokyo en
2020, la réponse est simple: oui, à condition d’avoir appris un peu de japonais
d’ici-là.