Photo: @phapulis

Pourquoi avez-vous eu envie de participer à ce concours ?

Je voulais me lancer un défi dans un environnement immersif, utiliser mon discours pour proposer une vision nouvelle et créative sur des sujets variés. C'était aussi une façon pour moi de pratiquer ce que j'appelle une «thérapie du refus» : accepter la possibilité d’échouer sans peur, apprendre en observant le niveau des autres participants, évaluer objectivement mon propre niveau, éviter de me reposer sur mes acquis et identifier mes axes d'amélioration.

Aviez-vous déjà une expérience en art oratoire ? Que représente l’éloquence pour vous ?

J’avais déjà participé à un concours d’éloquence auparavant. Pour moi, l’éloquence, c’est la capacité d’exprimer ses idées clairement, de convaincre et de toucher l’auditoire de manière lumineuse. C’est aussi l’art de capter l’attention du public et de lui offrir une nouvelle perspective sur des sujets qui paraissent familiers. À mes yeux, user de sa parole, c’est avoir le pouvoir d'inspirer, de faire évoluer les mentalités, voire de changer le monde.

Comment avez-vous vécu cette aventure, du premier tour à la finale ? Quel a été le moment le plus marquant ? 

Cette aventure a été pour moi une véritable montagne russe émotionnelle. Il y a eu des moments de grande confiance, d’autres de doute, où je me demandais comment bien construire un discours, car c’était ma toute première expérience dans ce type de concours. Il y a eu la joie d'accéder à la finale, les blocages face à la page blanche, les élans d’inspiration créative, les phases de relecture et de correction parfois décourageantes, le trac juste avant de monter sur scène, et enfin, une étrange sensation de calme au moment de prendre la parole, comme si plus rien n’existait que mon envie de transmettre un message...

Et bien sûr, l’explosion de joie lorsque j'ai remporté le premier prix. Le moment le plus marquant pour moi a été trois jours avant la finale : j’ai décidé de réécrire entièrement mon discours, sentant que ma première version manquait d’originalité et d'impact. Même si j’avais peur de ne pas être prête à temps, j’ai pris ce risque, car il n’y aurait rien eu de plus décevant pour moi que de présenter un travail dont je n’aurais pas été fière. Finalement, tout s’est bien passé !

Quel message avez-vous souhaité transmettre à travers votre discours ? D’où vous est venue l’inspiration pour écrire ce texte ?

Le message que je voulais faire passer est celui-ci : osez penser autrement, regardez chaque sujet sous différents angles, et créez des œuvres qui portent vraiment votre empreinte. Aujourd'hui, il est facile de trouver des idées ou d’être aidé, mais rien ne remplacera la sincérité d’un discours entièrement issu de votre réflexion, même imparfait. Ma plus grande source d’inspiration a été Pierre Faury.

Avant le concours, j’ai regardé sa vidéo sur le thème «Gouverner, ce n’est pas faire croire», qui m’a appris à bien structurer un discours et à aborder un sujet sous un angle inattendu. Pour le contenu de mon discours, je me suis nourrie de ma vie quotidienne : j'ai intégré mes expériences personnelles, les connaissances transmises par mon entourage - par exemple, ma mère passionnée de jardinage m’a appris que les haricots fixaient l’azote dans le sol, ce qui m’a inspirée pour la finale - ainsi que des éléments découverts sur les réseaux sociaux, comme la technique de Feynman ou l’histoire de Nicholas Winton.