« Boo »… C’est quoi au juste ? En fait, « Boo » - B.O.O - c’est « la » marque de prêt-à-porter des jeunes vietnamiens. Pourquoi en suis je si sûr ? Eh bien tout simplement parce que partout dans la rue, les adolescents et les jeunes portent des vêtements « Boo ». C’est le cas de Hương Giang, une collégienne : « J’adore les sweat-shirts à capuche de « Boo ». Mais j’aime aussi les tee-shirts imprimés avec des images insolites et des slogans en argot. Ça me donne du style et de l’originalité !»

Je ne fais pas non plus exception à cette tendance et pour rencontrer le fondateur de la marque, un certain Đỗ Việt Anh, je décide de porter un tee-shirt « Boo » sur lequel est imprimé un dessin de la Terre, mais d’une coiffée d’un casque contre les ultraviolets.

Đỗ Việt Anh

« Oh là la ! Le tee-shirt que vous portez a décroché le premier prix du concours que ma société a organisé il y a quelques années sur le thème de l’environnement. Je suis ravi de trouver un jeune journaliste qui porte mes vêtements ! Ça fait déjà 12 ans que je me suis lancé dans les affaires. Au début, j’avais un petit magasin dans la rue Nui Truc, à Hanoï, qui vendait des vêtements et des accessoires Hip-hop importés de Thaïlande et de Chine. Ce business m’a rapporté pas mal d’argent mais moi, ce que je voulais, c’était créer une marque de vêtements « made in Vietnam » et devenir comme ça l’un des premiers exportateurs mondiaux de textile et d’habillement », dit-il.

C’est en 2009 que « Boo » a été fondé. L’idée, c’était de sensibiliser les jeunes à la culture vietnamienne et à la protection de l’environnement via des vêtements, notamment des tee-shirts imprimés. Il faut savoir que pour l’heure,  « Boo » est l’unique enseigne de prêt-à-porter du Vietnam qui fait appel à des jeunes pour la création de ses collections exclusives. Đỗ Việt Anh, toujours : « Au début, j’ai décidé d’imprimer des dessins d’objets représentatifs de la vie quotidienne du Vietnam des années 70-80, à savoir des « dép tổ ong » - des sandales trouées en plastique, des « quạt con cóc » - des mini-ventilateurs, mais aussi des bottes de liseron d’eau. Et je dois dire que ça a été un carton :    plus d’un millier de tee-shirts vendus seulement en trois mois ! Un record à cette époque ! Aujourd’hui, ma société s’associe avec de jeunes stylistes et des designers en organisant des concours de dessin. Ça nous donne toujours de nouvelles idées qui peuvent toucher la conscience de tout le monde, notamment dans le secteur de protection de la faune sauvage ».

Grâce au bouche-à-oreille, « Boo » affiche une belle croissance avec une dizaine de magasins de vêtements et d’accessoires ouverts dans l’ensemble du pays, notamment dans le Nord. Đỗ Việt Anh : « Mon premier magasin a des affiches décollées sur la porte d’entrée qui appellent à sauver les animaux sauvages et à dire « non » à l’utilisation des sacs en plastique, et ça, j’y tiens beaucoup, même si je dois ouvrir cent magasins ! C’est bien simple, le sac en plastique n’a pas sa place chez « Boo » ! Et tant pis si ça coûte un peu plus cher de prendre des sacs respectueux de l’environnement ! »        

Voilà, c’est comme ça que « Boo » fait d’une pierre deux coups : habiller les jeunes vietnamiens tout en s’engageant pour la planète !